La convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption n'est toujours pas ratifiée par l'Algérie. Organisées conjointement par l'Ugta, l'Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc) et la Fondation Friedrich Ebert (bureau d'Alger), ces journées porteront sur la convention de l'Union africaine contre la corruption, la convention des Nations unies contre la corruption et la nouvelle réglementation algérienne sur les marchés publics. Hier matin, c'est M.Muzog Kodi, directeur du département Afrique et Moyen-Orient de Transparency International, qui a présenté une communication sur la convention africaine de lutte contre la corruption. Dès l'abord, le conférencier a cerné les principaux vecteurs de ce fléau. Ils s'articulent autour du détournement des derniers publics, du népotisme, des pots-de-vin, du trafic d'influence et de la fraude. La coruption facilite, selon l'orateur, d'autres activités criminelles tels le trafic de la drogue, le blanchiment d'argent, la prostitution et le terrorisme. Le texte de la convention adopté par quelques chefs d'Etat en juillet 2003 au Mozambique vise à renforcer les mécanismes nécessaires pour combattre ce phénomène et coordonner les politiques entre les Etats parties. La convention adopte plusieurs modes d'action, à savoir la prévention, la répression, la coopération et l'éducation. La condition essentielle de combattre ce fléau est la transparence dans la gestion des affaires publiques. Les états parties doivent instaurer des mécanismes visant à éduquer et à sensibiliser au respect de la chose publique et de l'intérêt général ce qui passe inéluctablement par les programmes scolaires et l'utilisation des médias. Le conférencier exhorte les pays africains à créer des agences nationales de lutte contre la corruption. Le débat qui a suivi cette conférence a relevé les interrogations de certains spécialistes. Ainsi, un intervenant fera remarquer la nécessité d'assainir l'appareil judiciaire pour permettre une lutte efficace contre ce fléau. Un autre enchaîne : «C'est un problème de culture. En Algérie, on constate la persistance de l'impunité. La presse a dévoilé plusieurs cas de corruption sans aucune suite.» M.Kodi reprend la parole: «Ce n'est pas utopique d'éradiquer la corruption, mais c'est un combat de longue haleine». Le conférencier illustre ses propos par l'exemple du Kenya: «Ce pays a connu des progrès dans ce sens. Trois ministres ont été relevés de leurs fonctions à cause des cas de corruption.» Un autre intervenant souligne: «Sans une magistrature indépendante, la lutte contre la corruption est handicapée». Il est à signaler que le rapport établi par Transparency International en 2003 classe l'Algérie comme un pays en danger de corruption avec 2,6 c'est-à-dire en 88e place sur 133 pays. Aujourd'hui, les travaux vont traiter des marchés publics en Algérie.