«La réaction officielle est scandaleuse et en deçà de la guerre blasphématoire menée par les croisés et les sionistes contre l'islam.» A l'instar d'autres partis islamistes, laminés lors des législatives du 10 mai dernier, le FAN s'achemine vers le boycott des élections locales prévues le 29 novembre prochain. «Rien absolument rien ne nous encourage à prendre part à cette échéance», a annoncé d'emblée Djamel Benabdeslam à l'ouverture des travaux de son conseil national tenu hier à Alger. «Ils auront beau présenter plus de garanties sur la transparences de ces élections, personne ne leur donnera plus de crédit et n'y croira plus», ajoute-t-il. En estimant que la situation politique est «parvenue à une impasse». Comptant parmi les plus grands insatisfaits des résultats des élections législatives du 10 mai, qu'il considère comme «la plus grande mascarade dans l'histoire contemporaine de l'Algérie», le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), affirme que le système politique a fini par «annihiler toute crédibilité aux consultations électorales en tant que moyen de changement par les urnes». Le peuple algérien, selon lui, «est privé à jamais» de cet outil de compétition démocratique et pacifique. Sorti avec zéro siège à l'issue des dernières législatives, le patron du FAN estime que son parti avait été dépossédé d' «une vingtaine de sièges au profit du FLN et RND» qu'il défie d'avoir obtenu plus de 50 sièges pour le premier et 25 sièges pour le deuxième. A ce propos il cite les cas «des proxénètes, trafiquants de drogue ayant été promus comme députés malgré les réserves contenues dans les rapports des services de sécurité faites à leur égard». Depuis les législatives avortées de 1991, «le peuple qui vomit les hommes du système est constamment mis à l'écart des joutes électorales», indique-t-il encore. Néanmoins, c'est au Conseil national de cette formation agréée il y a un peu plus de 4 mois, qu'échoit de décider de prendre part aux élections, une chose toutefois improbable. Dans ce cas de figure, «ce sera juste par opportunité de saisir cette occasion pour mener une campagne en faveur d'un changement radical en Algérie», fait-il savoir. Par ailleurs, il n'a pas manqué de dénoncer l'attitude officielle contre ce qu'il appelle «l'acharnement des croisés et des sionistes contre l'islam, qui se poursuit toujours». Pour lui, «la réaction officielle n'est pas à la hauteur de cette guerre blasphématoire menée par les croisés et les sionistes, les pires ennemis d'Allah et du Prophète (Qsssl)». La réaction des autorités algériennes au sujet du film à scandale sur l'islam, qui s'appelle «L'innocence de l'islam», est qualifiée par Djamel Abdeslam de «scandaleuse». «Autant je condamne les auteurs du film et les Etats-Unis qui sont selon lui les ennemis jurés de l'Islam, autant je condamne davantage les autorités algériennes qui se sont contentées de produire un simple communiqué de dénonciation». Dans ce contexte, tout en dénonçant «l'interdiction affichée par les pouvoirs publics contre tout rassemblement sur la place publique», le président de Front de l'Algérie nouvelle, appelle les autorités concernées à «laisser la voie libre à ceux qui voudraient manifester pacifiquement contre ce film».