Déçu par le «zéro» siège obtenu, lors du décompte final des élections législatives du 10 mai 2012, Djamel Benabdeslam continuera à lutter pour la liberté et la justice. Il aurait pu gagner au moins sept sièges, notamment dans les wilayas de Skikda, Tiaret, Chlef, Béjaïa et Bordj Bou Arréridj. Le président du FAN (Front de l'Algérie nouvelle) se rebiffe. «Ce n'est pas nous qui avons perdu, dans la réalité, mais, c'est le pouvoir qui a perdu toute crédibilité politique vis-à-vis du peuple à cause du gonflage des sièges au profit du FLN», a déploré, hier, le président du FAN dans une conférence de presse au siège du parti à Alger. La participation de ce parti aux élections législatives est beaucoup plus politique qu'électoraliste, selon Benabdeslam. Le détournement des voix du peuple est considéré comme un coup de couteau dans le dos des partis et ce, malgré les promesses du respect du choix du peuple et de la neutralité de l'administration. S'exprimant devant un parterre de journalistes, le président du FAN rappelle les responsabilités de chacun. «Ceux qui ont décidé ainsi, sont responsables de la situation et de l'avenir du pays», dit-il, avant d'ajouter: «Qu'ils ont tué l'espoir du peuple pour le changement de l'évolution démocratique en Algérie», selon Djamel Benabdeslam. L'annonce des résultats, avant même la fin des opérations de dépouillement prouve, une fois de plus, que tout est préparé à l'avance. «La preuve, aucune manifestation publique n'a été exprimée par le FLN et le RND. Tout simplement parce qu'ils savent qu'ils ont eu plus qu'ils ne méritaient», a-t-il souligné. Les deux partis (FLN et RND) ne s'attendaient pas à cette surprise, selon Benabdeslam. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a annoncé «qu'il prévoit 120 sièges. Mais, il en a eu 100 en plus. Le RND, de son côté, n'est pas aussi satisfait des résultats. Il s'attendait à plus de sièges», dit-il. Le pouvoir a commis un grave dérapage politique et administratif, selon Benabdeslam. Le parti FAN ne compte pas rester les bras croisés dans une telle situation. Des contacts ont déjà été entamés avec d'autres partis politiques qui ont les mêmes convictions pour créer des alliances. «Il n'y a pas d'autre choix. Les partis doivent dépasser leurs divergences pour éviter le chao politique», dit-il. Sous l'emprise de la déception du résultat des législatives, Djamel Benabdeslam aborde un virage politique dangereux en appellant les sages du pays à rejeter les résultats des élections du 10 mai ou à demander leur annulation. Les partis politiques doivent prendre leurs responsabilités au cas où il y aurait débordement social ou politique. «L'hypothèse d'une explosion sociale n'est pas à écarter. Personne ne sait ni quand ni où, un mouvement peut se révolter», a-t-il averti.