Dix soldats turcs ont été tués et 70 blessés mardi au cours d'une embuscade tendue par des rebelles séparatistes kurdes contre un convoi militaire dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris de source sécuritaire locale. Un précédent bilan de cette attaque fourni par un responsable local faisait état de sept morts et de 58 militaires blessés. L'attaque des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'est produite sur une route entre les provinces de Bingöl et celle voisine de Mus, ont précisé ces sources. Les rebelles ont pris pour cible avec des lance-roquettes un convoi qui transportait 200 soldats à bord de véhicules civils sous l'escorte d'un blindé, a déclaré le gouverneur de Bingöl Hakan Güvençer, cité par l'agence de presse Anatolie. Généralement, le PKK utilise des mines télécommandées contre les véhicules militaires, plus rarement des lance-roquettes. «C'est nous qui aurons le dernier mot après cette attaque par traîtrise en nettoyant au plus vite Bingöl de ces assassins », a déclaré M. Güvençer, soulignant qu'une opération avait été lancée impliquant des policiers et des membres des forces spéciales de la gendarmerie. Elle dispose également d'un soutien aérien, selon Anatolie. Le PKK a multiplié depuis cet été ses attaques contre les forces de sécurité turques dans le sud-est de la Turquie. Les troupes d'Ankara y ont répondu par des déploiements de troupes massifs et de nombreuses opérations impliquant les forces aériennes. Lundi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée avait tué environ 500 rebelles kurdes en un mois dans le Sud-Est, peuplé en majorité de Kurdes. Il a aussi une nouvelle fois appelé les rebelles à déposer les armes et promis que dans ce cas l'armée cesserait ses opérations. Les séparatistes kurdes n'ont pour leur part communiqué aucun bilan. Le PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, a ouvert les hostilités en 1984 dans le sud-est de la Turquie, déclenchant un conflit qui a fait plus de 45.000 morts.