Le réchauffement climatique fait peur, et pour cause... «On ne commande à la nature qu'en lui obéissant» Francis Bacon La science dit-on, peut tout expliquer. «Et Dieu dans tout ça» s'exclamait Napoléon Bonaparte en présence d'un scientifique venu lui expliquer le mouvement du monde. Je n'ai pas besoin de cette hypothèse. On peut raisonnablement penser que le début du XIXe siècle a vu l'accélération des connaissances scientifiques et le combat frontal d'avec les religions. Deux siècles de scientisme plus tard où en sommes-nous? Est-ce que l'homme, de par la science, a réussi à tout expliquer? à mettre la nature en équation? Est-ce que la connaissance a permis de former l'homme nouveau sans douleur, sans haine? Non, mille fois non! Nous sommes à une croisée des chemins. C'est une fuite en avant caractérisée. L'homme est devenu un apprenti sorcier qui pense qu'il peut tout faire, et que rien ne doit lui résister. Il saccage dans son délire matérialiste épuisant la terre dont les ressources sont épuisables. L'exemple du changement climatique Ainsi, le changement climatique, qui est une réalité est combattu par les climato-sceptiques, mais ignoré par ceux qui y croient qui font comme s'il n'existait pas.Petit rappel. Il est admis que la terre se réchauffe dangereusement. Des études, notamment du GIEC, ont montré qu'il faut tout faire pour ne pas dépasser les 2°C qui rendraient le climat incontrôlable d'ici 2050. Les conséquences sont connues en termes de désastres écologiques et humains surtout pour les pays du Sud. «L'overshoot day» «Le jour du changement» de cette année a été dépassé vers mi-août. La calotte glaciaire fond et certains disent que l'homme n'y est pour rien sachant que le CO2 est l'un des responsables de l'effet de serre. Aux Etats-Unis, les pionniers du scepticisme ont été les créationnistes du Discovery Institute, fondé au début des années 1990. Le Heartland Institute, think tank conservateur, s'est focalisé ces dernières années sur le réchauffement climatique et a organisé pas moins de 7 conférences sur le sujet entre 2008 et 2012, invitant des climato-sceptiques renommés. Les frères Koch ont offert des bourses de recherche spéciales, visant à réfuter le réchauffement climatique - comme l'initiative modestement appelée Best qui, ironie de l'histoire, a fini pourtant par confirmer la réalité des causes anthropiques du changement climatique. De plus, pour des raisons électoralistes et même religieuses, tous les coups sont permis pour réussir. Ainsi, aux Etats-Unis Romney, dans ses réponses à ScienceDebate 2012, affirme d'abord, qu'il croit au réchauffement climatique, avant de rétropédaler de façon impressionnante, reprenant l'idée que les données ne sont pas claires et qu'il y aurait controverse. Romney poursuit en affirmant que la science n'est qu'un ́ ́input ́ ́ parmi d'autres dans la décision politique, et en rejetant l'idée d'une politique de baisse d'émission du CO2 aux Etats-Unis alors que la Chine et les pays en voie de développement en rejettent de plus en plus...» (1) . Que faire? L'homme se trouve confronté à un problème sérieux et des solutions plus ou moins utopiques relevant pour certaines de la science-fiction sont proposées. Dans une contribution remarquable intitulée, «Doit-on modifier génétiquement l'homme pour lutter contre le réchauffement climatique?» Pascal Barthélemy série les différentes possibilités qui s'offrent à l'homme. Nous l'écoutons: «L'égoïsme est l'avenir de l'homme. Le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre a échoué Chacun préserve ses intérêts particuliers et tous foncent vers une fin de siècle à +2 ou +3°C et des siècles suivants encore plus chauds. A moins que... Le scientisme soit l'avenir de l'homme. Le sauveur s'appelle ingénieur. Nous avons (involontairement) manipulé le climat dans un sens, nous pourrions le manipuler dans l'autre. D'où la tentation de la géo-ingénierie, cette idée qui consiste à contrebalancer le changement climatique soit en ensemençant les océans en fer pour stimuler le plancton et lui faire engloutir plus encore de dioxyde de carbone, soit en vaporisant du soufre dans l'atmosphère afin qu'elle renvoie une partie des rayons solaires, ce qui aurait pour effet de faire baisser la température planétaire.» Pascal Barthélémy propose ensuite deux voies nouvelles qui, au lieu d'agir sur la nature, agissent sur l'homme. Nous allons alors vers les apprentis sorciers des vivants. Nous lisons: «Le post-humanisme est l'avenir de l'homme. Pourquoi ne pas tenter la même démarche, non plus sur le système océan-atmosphère mais sur nous-mêmes? La question a été posée au début de l'année dans un texte de trois philosophes-éthiciens publié sur Internet. S.Matthew Liao, Anders Sandberg et Rebecca Roache y expliquent que, dans la lutte contre le réchauffement climatique, il faut songer à une tierce voie: l'homo-ingénierie. Faisons évoluer artificiellement l'être humain pour qu'il consomme moins de ressources et que soit ainsi diminué son impact écologique. Dans le même ordre «Le nanisme est l'avenir de l'homme. Le métabolisme de base étant directement proportionnel à la taille, les petits consomment et dépensent moins de calories que les grands. Sélectionnons donc, par le biais du diagnostic pré-implantatoire, les embryons génétiquement prédestinés à devenir de petits adultes. Tu seras un lilliputien végétalien mon fils. Tu conduiras un pot de yaourt, tu vivras dans une maison de poupée, tu boiras moins, tu pisseras moins, tu feras tout moins. Le petit sera beau, exemplaire. Dans leur article, Liao, Sandberg et Roache imaginent aussi des traitements hormonaux destinés à susciter plus d'empathie et de comportements altruistes chez Homo sapiens, ce afin de l'inciter à penser davantage aux êtres vivants, humains ou pas, qui souffrent des agressions qu'il perpètre contre la nature. L'heure serait-elle donc aux hommes et femmes améliorés? (...) Même si on parvient à écarter la tentation eugéniste sous-jacente à l'homo-ingénierie, reste que cette démarche dans laquelle l'homme veut prendre en main de manière artificielle sa propre évolution témoigne d'une crainte troublante: nous avons peur de ne pas pouvoir nous adapter au monde que nous avons nous-mêmes créé.»(2) Les limites du délire scientiste de l'homme Modifier génétiquement l'homme... Quelle idée affligeante! Pourquoi s'engouffrer encore et encore? La Nature fait les choses avec perfection. Nous avons des moyens de nourrir la planète convenablement et une bonne médecine. Nous avons été pervertis par nous-mêmes et notre authenticité a été noyée dans la superficialité. Chacun cherche la complexité alors qu'il est incapable d'apprécier la plus petite simplicité. Chacun veut toujours plus. Hors de question de mettre en cause notre petit confort qui saccage les peuples et la planète! Enfants ingrats de la Nature, on pense que notre expansion a toutes les justifications. Eh bien, qu'il en soit ainsi. Détruisons notre patrimoine. Dans quelques siècles, si l'espèce demeure, notre descendance parlera de nous comme des individus avides, irresponsables, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Il faut espérer que cette descendance tirera les leçons de la décadence passée. Par ailleurs et dans le même ordre des limites du délire, dans une étude parue le 6 septembre nous apprenons qu'il faut mettre un bémol au mythe prométhéen de l'homme qui peut tout faire, du plus petit au plus grand, une série d'articles scientifiques de portée historique a été publiée dans les plus grandes revues scientifiques: Nature, Science, Genome Research, Genome Biology, Journal of Biological Chemistry. Ce sont les conclusions d'un immense projet de recherche, financé par le gouvernement américain, impliquant 440 scientifiques de 32 laboratoires, qui a duré neuf ans: le projet Encode, Encyclopedia elements of the human genome, qui visait à décrire de façon complète les fonctions de chaque élément du génome humain. Jean-Marc Dupuis nous résume l'étude: «Si vous deviez lire toute l'information stockée sur votre ADN, cela ferait un livre très indigeste avec des milliers de pages remplies de T, A, C et G, tout comme votre disque dur est rempli de 0 et de 1. Votre ADN contient en effet 3000 milliards de paires nucléotides. Ce livre a néanmoins été écrit en 2003 par un groupe de chercheurs qui avaient passé 12 ans à décoder le génome humain. Toute l'information nécessaire à construire un organisme est contenue dans l'ADN de la première cellule. Votre organisme contient plus de 200 types de cellules différentes, mais tout a commencé avec cette seule cellule. L'ADN de cette seule cellule contenait toute l'information dans son code, composé uniquement de T, A, C et G, pour construire 70.000 à 100.000 milliards de cellules, de 200 types différents. Et nous avons à peine effleuré la surface de ce que fait l'ADN: il faudrait lire des bibliothèques entières d'anatomie humaine et de physiologie pour décrire toutes les fonctions connues de l'être humain, et chacune d'entre elles est codée dans l'ADN du minuscule noyau de votre première cellule.» (3) «Lorsque les chercheurs se sont aperçus du caractère universel des effets de l'ADN, ils ont tout de suite imaginé la chose suivante: puisque l'ADN détermine tout, il suffit, pour modifier le fonctionnement du corps, de modifier l'ADN de la personne. En particulier, quand on observe un problème de fonctionnement quelque part, donc une maladie, il devrait être possible de le corriger en changeant l'ADN! Il n'en fallut pas plus pour que le monde entier se mette à rêver d'un avenir radieux où l'être humain pourrait se contrôler lui-même en changeant son ADN comme on change les pièces d'une voiture. On inventa le terme de «thérapies géniques» (...) Aujourd'hui, la totalité des thérapies géniques ont conduit à l'échec, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. On imaginait jusqu'à présent que seule une petite partie de l'ADN humain servait à coder des gènes, et contenait donc des informations utiles pour le développement de l'organisme. Or, ce nouveau projet de recherche, Encode, a découvert qu'une très grande partie de l'ADN considéré comme inutile sert en fait à réguler l'action des gènes. Certains chercheurs parlent de 80% de l'ADN qui serait porteur d'information, alors qu'on pensait jusqu'à présent que ce n'était que 1 à 3%». (3) Jean-Marc Dupuis nous met en garde contre la facilité:«En effet, votre ADN n'est pas un «simple» brin sur lequel se trouvent des gènes qui décideraient pour vous ce que vous êtes, ce que vous devenez, vos maladies, et vous enfermeraient dans une sorte de prison génétique sur laquelle vous n'avez aucune prise. Le fait que le gène lui-même soit contrôlé par tant de facteurs externes, sur le brin d'ADN lui-même, prouve que c'est bel et bien vous qui êtes dans le fauteuil du pilote, en ce qui concerne votre santé. Car chacun des choix que vous faites au quotidien est susceptible d'influer de façon décisive sur cette délicate technologie que sont ces millions d'interrupteurs sur votre ADN, dont la complexité outrepassera peut-être toujours les capacités d'entendement de l'être humain.» (3) Quelle est alors la solution? Il nous plaît de rapporter les propos suivants pleins de sagesse: «Plus de deux cent mille ans d'évolution, l'Homo sapiens a su évoluer. Le feu a changé la vie de nos ancêtres, les langues, l'écriture et aussi l'élevage, la domestication de certains animaux; en quelques millénaires, nous sommes passés de la charrue à l'hélicoptère, de la catapulte à la bombe atomique, des ailes volantes à la station spatiale, et aujourd'hui, les robots qui envahissent notre quotidien! Tant de découvertes, la datation d'événements sur une échelle de plusieurs millions d'années et la naissance de la chronologie, de l'Histoire et de son grand H, les progrès de la médecine, le digital, les ondes, les satellites qui nous entourent, tout cela nous a donné l'envie de rajouter un sapiens au sapiens, et de dire, d'oser dire que nous ne sommes pas des animaux mais une espèce élue par la divine créature créatrice de l'univers qui nous aurait façonnés à son image! La solution à court et moyen terme reste de créer un monde soutenable, cela passe tout d'abord, par l'éducation et la planification et ensuite, par la science et la rationalisation des ressources sans gaspillage de nourriture. Il faut amorcer un changement afin qu'à la fin du siècle, de vastes zones naturelles soient rétablies, que les zones humides de la planète soient protégées et restaurées. (4) «Je demande aux êtres qui dirigent la planète de s'unir et de s'entendre, s'ils sont encore capables de s'écouter! Pourquoi? Pour la paix, et la Terre, la nature et nos mers! L'argent et ses dérives! Nous sommes les habitants d'une entité céleste que l'on nomme Terre, une seule et unique planète source de nos joies, d'être et de nos peines de savoir que plus de neuf cent millions d'individus sont touchés par la faim. (...) L'humain, fragile espèce, a des besoins vitaux, boire, manger, des vêtements et un toit, et pas seulement celui de se couvrir de rivière de diamants, de dîner au caviar pour un sourire, et se montrer être dominant par le simple fait d'avoir! Puisque nous savons que nous sommes tous frères et soeurs, simples locataires de la Terre, arrêtons ces mouvements complexes de lois et des spéculations qui brisent la vie de femmes, d'enfants et d'hommes de toutes couleurs, de toutes patries. Réfléchir et trouver une des solutions est la naissance d'un monde meilleur! D'un monde juste, juste plus juste.» (4) 1.http://votonsscience.blog.lemonde.fr/2012/09/17/science-bafouee-campagne-republicaine-usa/ 2. Pierre Barthélémy http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/09/17/doit-on-modifier-genetiquement-lhomme-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique/ 3. Jean-Marc Dupuis http://www.santenatureinnovation.fr/quels-problemes-de-sante/autres/genetique-decouvert. 4. http://www.come4news.com/sapiens-sapiens-serait-ce-le-debut-de-la-faim-187285