Boussemghoun future capitale de Tamazight Saïd Fréha, de la Chaîne II, organisera une émission radiophonique «portrait de mon village», en direct de Boussemghoun, le vendredi 28 du mois en cours. Boussemghoun sort de l'anonymat. Les journées d'étude des 15 et 16 du mois en cours sur le thème «Boussemghoun, un ilot amazighophone à revivifier» ont été marquées par une importante rencontre entre la société civile, les autorités locales, des citoyens venus de Timimoune, Chellala et la délégation du HCA. «J'ai visité autant de régions dans notre pays. Souvent on nous parle des sites romains, turcs mais je n'ai jamais vu ou entendu parler autant des réalisations historiques des ancêtres à l'image de Boussemghoun», reconnaît un citoyen. De son côté, le chef de cette daïra du Sud-Ouest algérien dira que «Boussemghoun est une ville d'inspiration par excellence». Boussemghoun donne une véritable leçon de citoyenneté et d'attachement aux valeurs ancestrales et de développement local. Pas de mendiants dans les rues, propre et de nombreux espaces verts caractérisent cette ville. A Boussemghoun, la délégation du HCA se souviendra de l'accueil et de l'élan de solidarité. La langue amazighe est préservée dans sa richesse et pureté malgré toutes les invasions: c'est un parler amazigh à 100% qui ne contient pas d'autres mots étrangers. Par ailleurs, le fameux animateur de l'émission «Portrait de mon village», Saïd Fréha, de la Radio nationale Chaîne II, n'a pas tardé à prendre attache avec les responsables locaux afin d'organiser une émission radiophonique en direct de Boussemghoun, le vendredi 28 septembre prochain. Parmi les recommandations du HCA, figure la réintroduction de l'enseignement de tamazight à l'école de Boussemghoun, après sa disparition depuis 1998 avec un nécessaire élargissement à d'autres localités de la wilaya d'El Bayadh, de Naâma et de l'ensemble du Sud-Ouest algérien, et ce à partir de l'année scolaire 2012-2013 conformément à la Constitution de la République et à la loi d'orientation sur l'éducation nationale n° 08-04 du 23 janvier 2008 stipulant l'ouverture de postes budgétaires là où la demande sociale se manifeste. On recommande aussi l'ouverture de canaux d'expression amazighe au niveau des radios locales, notamment à El Bayadh et à Béchar. Il est aussi recommandé la révision à la hausse du volume horaire de l'unique émission en tamazight dispensée par la radio locale de Naâma. Figure aussi la programmation d'émissions de vulgarisation du patrimoine matériel et immatériel de Boussemghoun et des autres régions amazighophones au sein de la Télévision algérienne dont sa chaîne thématique TV4 doit s'ouvrir et s'investir davantage dans la promotion de Tamazight dans toutes ses variantes et formes d'expression, loin de la tendance folklorisante qui la caractérise actuellement. Il s'agit aussi de réhabiliter la toponymie originelle de la région du Sud-Ouest (wilayas d'El Bayadh, de Naâma et de Béchar) et l'encouragement de l'inscription amazighe dans l'environnement (fronton des institutions culturelles). Il y a aussi l'urgence de procéder à la classification des sites et monuments archéologiques comme patrimoine national protégé, notamment les Ksours (Aghrem) de Boussemghoun (El Bayadh) et Asla, Tiout et Sfisifa (Naâma) et particulièrement Mougrar débaptisé arbitrairement sur décision administrative Qalaât Bouamama. Le HCA met aussi l'exergue sur l'encouragement par la mise en évidence de la diversité et la richesse culturelle et artistique de Boussemghoun et des autres régions amazighophones dans le programme des échanges culturels inter-wilayas et les festivals institutionnalisés placés sous l'égide des directions de la culture et ce conformément aux instructions et orientations du ministère de la Culture. L'encouragement de la production littéraire et artistique amazighe par la prise en charge de l'édition (livres, multimédias, films) et le soutien des initiatives locales formulées par le mouvement associatif, notamment la tenue d'un premier forum national des associations culturelles amazighes à Boussemghoun. Approuvées par Si El Hachemi Assad, directeur central au Haut Commissariat à l'amazighité, les recommandations ont été élaborées après de larges concertations. Les animateurs en retraite, Boukhalfa de la Radio Chaîne II et Lounès Aït Aoudia, président de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki ont tenu à partager ces moments avec les Imazighen de Boussemghoun. Les gravures rupestres inestimables de Tiout, qui remontent à plusieurs siècles, connaissent des barbouillages regrettables. «Les gens qui écrivent leurs noms dessus, ne connaissent pas la valeur et l'importance de ces gravures qui constituent des passages très importants, dans la préhistoire de l'homme amazigh dans cette région», regrettent des archéologues qui ont tenu à dénoncer ces comportements irresponsables. La protection du patrimoine national y va de la responsabilité de l'Etat et de tous les citoyens, ne serait-ce que par la mise en place d'un grillage qui protège les dessins et les écritures de nos ancêtres amazighs.