«Boussemghoun, un îlot amazighophone à revivifier» Des enfants en bas âge et adultes, parlent en langue amazighe quotidiennement avec fierté. Au-delà de la journée d'étude portant sur le thème «Boussemghoun, un îlot amazighophone à revivifier», organisée par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), les 15 et 16 septembre à Boussemghoun, à 160 km du chef-lieu de la wilaya d'El Bayadh, la rencontre entre les Amazighs du Nord et du Sud-Ouest algériens s'inscrit davantage dans la vision de l'exploration des régions amazgihophones des quatre coins de l'Algérie.. «Jamais dans l'histoire de l'Algérie post-indépendance, nous aurions pensé l'existence du peuple amazigh depuis 9 000 ans avant Jésus-Christ dans cette ville devenue commune depuis 1956» ont souligné de nombreux conférenciers. Forte de ses sites historiques millénaires qui remontent à l'Antiquité, sept ksour grandioses font parler d'eux depuis 18 siècles et 40 ans avant la naissance de Jésus-Christ. La similitude des noms des familles et tribus qui ressemblent à celle du Nord, notamment la Kabylie, apporte des révélations inédites en termes de recherches sur l'histoire du pays et de l'Afrique du Nord. K'sar Athmoussa, Athekeit, Ath Ali, Aït Slimane, Athestiass, Agharma et Ighzer Nimili, devenus ensuite Boussemghoun, sont des indices tangibles pour la généalogie des tribus. «A Boussemghoun, on n'aime pas entendre parler des Berbères, car, c'est une appellation d'origine coloniale. Mais nous sommes des Amazighs libres, nés à Boussemghoun depuis Sidna Nouh», selon des personnes âgées qui ont accepté de nous apporter leurs témoignages. La région est constituée à 90% de population amazighe qui maîtrise la langue maternelle, plus que n'importe quelle autre du pays. A aucun moment, nous n'avons entendu un Amazigh de Bousemghoun nous dire que nous sommes originaires de telle ou telle région du pays, mais bien de Boussemghoun depuis la nuit des temps. Des gravures rupestres sont préservées jusqu'à nos jours dans les sites historiques et culturels de la région. Population et autorités locales de Boussemghoun, attachées aux valeurs identitaires et linguistiques depuis, ne cessent de dire «nous sommes la seule daïra parmi les 22 circonscriptions de la wilaya, à résister aux pressions internes et externes, afin de sauvegarder les racines originelles». Des enfants en bas âge et adultes, parlent en langue amazighe quotidiennement avec fierté, tout en réaffirmant leur attachement aux ancêtres, quelles que soient les difficultés de la vie. A l'inauguration de cette rencontre par le chef de daïra et le président de l'Assemblée populaire communale, la population de Boussemghoun et des autres localités, est venue nombreuse pour témoigner de son attachement aux valeurs ancestrales, mais aussi accueillir et rassurer tout le monde que la réhabilitation du patrimoine historique, linguistique et culturel est une affaire de tous, tout en appelant solennellement, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi de songer sérieusement à la réhabilitation et à la restauration des sites. Car, sur sept sites que nous avons cités ci-dessus, un seul est resté plus ou moins propre, à savoir le dernier site «Boussemghoun».