Des responsables dans l'appareil d'Etat et des entrepreneurs vont rencontrer la ministre française du Commerce. Les ministres du gouvernement de François Hollande continuent leurs déplacements à Alger pour préparer la visite du président français prévue à la fin de l'année. C'est la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, qui est attendue aujourd'hui dans la capitale quelques jours après la venue de Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur est annoncé dans les prochaines semaines. Nicole Bricq préparera le volet économique du déplacement de François Hollande. La ministre sera accompagnée de plusieurs dirigeants de PME françaises et rencontrera des représentants du gouvernement algérien et la communauté d'affaires locale. Ils auront à dessiner les contours d'un renouveau du partenariat économique global entre les deux pays. Ils auront du pain sur la planche au vu du volume des dossiers à étudier dont celui de l'investissement. Les rapports entre les deux pays sont déjà intenses sur le plan commercial étant donné que la France est le quatrième partenaire commercial de l'Algérie et son premier fournisseur. Les exportations algériennes vers la France sont de 6,6 milliards de dollars en 2011. Les importations algériennes en provenance de France sont de 7,03 milliards de dollars. Elles sont constituées de biens alimentaires (43%) et de biens d'équipements industriels (30%). Dans ce domaine, la ministre tentera de faire mieux pour appliquer l'initiative de la diplomatie économique lancée par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La France vise le retour à l'équilibre de sa balance commerciale avec l'ensemble de ses partenaires. Avec l'Algérie, on n'est pas loin de l'équilibre de la balance des échanges. L'offensive vis-à-vis de l'Algérie ne pourrait donc pas être interprétée comme un segment de cette politique économique confié à la ministre mais cela n'empêche pas la France de tenter d'exporter davantage. Pour l'ensemble de leurs partenaires, les entreprises françaises ont exporté 430 milliards d'euros de biens et marchandises, 30 milliards à travers la réalisation de grands contrats, 400 milliards grâce au commerce courant. Ces deux volets seront pris en compte dans les relations bilatérales avec l'Algérie. Des secteurs aussi variés que les industries agro-alimentaires, le luxe, l'automobile, les filières des sciences, du numérique et bien d'autres encore sont appelés à être boostés. Il est fort à parier que le dossier Renault sera à nouveau abordé dans l'espoir qu'il consente à un investissement pour suivre l'exemple d'autres entreprises comme Lafarge. Les Algériens ne veulent plus concentrer leurs relations sur de simples échanges commerciaux et veulent surtout attirer des projets industriels créateurs d'emploi et consommateurs des produits de la sous-traitance. Quant à l'intérêt des Français, il consiste à ne pas perdre des marchés face à la concurrence chinoise ou occidentale. La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie en 2011 avec des exportations en hausse de 15% et une part de marché en très légère progression à 15,12%, devant l'Italie et la Chine. Les Etats-Unis demeurent le premier client de l'Algérie, devant l'Italie, l'Espagne et la France. Malgré la bonne place occupée par la France dans le commerce, Nicole Bricq est intervenue à la XXe Conférence des ambassadeurs en août dernier pour clamer que sa priorité exige de mettre à la disposition des entreprises des financements pour l'export similaires à ceux dont bénéficient les concurrents allemands, américains ou japonais. La France compte aussi s'implanter durablement dans les marchés porteurs de croissance comme en Afrique du Nord afin d'atténuer les effets de la crise économique. Les gouvernements algérien et français ne sont plus dans la logique d'échanges déséquilibrés et ils aspirent à des relations gagnant-gagnant. Lors de son déplacement en Algérie, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a expliqué que le sens de sa visite est tout simplement celui «d'impulser un nouvel élan à la coopération entre l'Algérie et la France (...) Je pense que tous les ingrédients pour y parvenir sont réunis, on va donc y travailler» a-t-il poursuivi. Cet objectif est celui des autres ministres qui viennent rencontrer leurs homologues à Alger.