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Hamiani et le choc des mots
Publié dans L'Expression le 24 - 09 - 2012

Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises, préconise des «mesures spectaculaires» en matière de production nationale. C'était hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Il suggère tout simplement «que les producteurs que nous avons dans notre pays soient dispensés de tout paiement de taxes et d'impôts, pourvu qu'on arrive à relever le seuil de production». Spectaculaire est l'idée, en effet. Ce qui n'enlève en rien à l'intérêt qu'on devrait lui accorder. Au moins pour les filières de production à promouvoir.
Hamiani savait qu'il frappait fort. Il le voulait puisqu'il avait averti qu'il allait le faire. Il avait commencé par: «Même si je choque en disant cela.» On aurait pu croire qu'il allait s'en tenir à cette proposition. Non, il a poursuivi son intervention en restant dans le spectaculaire tout en changeant de registre. A propos de la lutte que mène actuellement le gouvernement contre l'informel, Hamiani commence par des regrets. «On s'attaque au maillon faible, au petit revendeur dans les rues» a-t-il lancé sur le ton du regret. On peut y voir du populisme. Un patron des patrons qui s'apitoie sur des acteurs de l'économie souterraine, ce n'est pas très courant. On a envie de dire que c'est carrément «contre-productif» pour les patrons qu'il représente. En fait, Hamiani avait une idée (spectaculaire) derrière la tête. Pour lui «le phénomène de l'informel ne gêne pas à ce niveau-là». Tout au plus, selon lui «cela peut gêner les commerçants de quartier ou les passants». Ce qui est vrai, soit dit en passant. Mais delà de cette gêne, d'où provient la production écoulée par l'informel? Le président du FCE se lâche. Il tonne: «Ceux qui portent atteinte à l'économie nationale, ce ne sont pas ces jeunes. On souhaite que les opérations contre la sphère commerciale informelle soient plus incisives à la tête, les barons de l'importation, ces personnages incrustés dans les différents rouages de l'Etat et qui se dispensent de payer la fiscalité ordinaire.» Voilà où il voulait réellement en venir. C'est plus spectaculaire que la défiscalisation suggérée plus haut. Non pas par le rappel de l'existence des barons de l'importation. Cela tout le monde le sait depuis des décennies. Mais en les «incrustant» dans les rouages de l'Etat, Hamiani sort des sentiers battus et met le pied sur le terrain des initiés. Surtout quand il ajoute que ces barons «se dispensent» de payer les impôts. Il avait promis de choquer, là c'est réussi. Pour «se dispenser» et non «se faire dispenser», il suggère ni plus ni moins que ces barons sont eux-mêmes dans les rouages de l'Etat. C'est vrai que la vox populi a toujours abondé dans ce sens sans toutefois apporter plus de précisions. Mais quand c'est le président d'une association de patrons qui le dit c'est autrement plus grave. Nous sommes face à des accusations directes mais qui restent malheureusement incomplètes.
Alors oui, Hamiani choque par ses propos mais est-ce seulement cet effet qu'il recherchait? Il avait si bien commencé par une proposition «choc» de défiscalisation mais sans aucune proposition pour «désincruster» les barons de l'importation des rouages de l'Etat qu'il se contente d'accuser. Pourquoi? On est tenté de dire qu'il appuie sa première proposition de «défiscalisation» en s'appuyant sur celle que s'octroient les barons de l'informel. Un peu comme s'il avait dit «puisque les barons de l'informel ne paient pas d'impôts, supprimons-les pour tout le monde». Et là, le discours ne serait pas responsable du tout. Situation très inconfortable dans laquelle vient de se mettre le président du FCE. Ou bien il fournit «ses» preuves à la justice en informant l'opinion publique, ou alors il court le risque d'une auto saisine de cette même justice et c'est lui qui risque d'être «choqué»! Que va-t-il choisir?


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