Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a émis le vœu de voir amorcer de nouvelles réformes qu'ils qualifient "de seconde génération". Il s'agit pour, Réda Hamiani, de nouvelles mesures à mettre en application, notamment "la défiscalisation des salaires, la mise à niveau des entreprises et l'aide aux exportations".Le président du FCE estime que les réformes engagées jusque-là n'ont pas engendré les résultats escomptés. Et pour cause, les lenteurs qui caractérisent ces "réformes depuis 15 ans". Une situation qui ne convient pas au FCE qui appelle à une " visibilité dans la stratégie". Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Réda Hamiani met en cause en premier la réforme bancaire qu'il considère comme "la mère de toutes les réformes". Un système qu'il juge caractérisé par "des procédures anciennes". Il étaye ses dires par les difficultés d'accès aux crédits pour les entreprises. "L'examen des dossiers de crédit reste long et contraignant, en plus de l'indigence des salaires et la dépénalisation des actes de gestion qui n'a pas encore vu le jour". Autant de freins pour l'évolution des PME/PMI algériennes qualifiées par Réda Hamiani d'entreprises "précaires" et tendues qui bénéficient peu des investissements massifs. Le plan de relance, dont le coût est estimé à près de 150 milliards de dollars, est bien accueilli par les patrons mais les résultats, notamment pour les PME, sont très mitigés. Les entreprises étrangères, souligne Hamiani, sont les grandes bénéficiaires car elles ont la charge de réaliser les grands projets. "Les entreprises étrangères travaillent en autarcie", a-t-il déclaré. Mais le président du FCE n'omettra pas de mettre en avant la dernière décision du gouvernement qui oblige désormais, à travers un décret, d'associer les entreprises locales dans les grands ouvrages. "Le tir est à présent rectifié" dira Hamiani. Ce dernier est revenu également sur la proposition de certains industriels de supprimer la TVA pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens qui a chuté selon, les économistes, de 21% suite à l'inflation qui sévit ces derniers mois. Le président du FCE préfère parler de soutien à la production. Un préalable pour faire face à toute pénurie. Le gouvernement, a-t-il souligné, peut recourir à une telle décision "suppression de la TVA" mais pour lui "il est temps d'en finir avec les actions de type pompier". A ses yeux donc, ce ne sont que des solutions temporaires. Dès lors, "il faut engager une réflexion autour de l'encouragement de la production nationale, d'autant que nous dépendons toujours de l'importation des produits de base". Quant à la politique économique telle que prônée par le gouvernement, le président du FCE juge qu'il est indispensable d'introduire des modifications. Il souhaite, à ce titre, voir "l'Etat jouer le rôle de régulateur avec moins d'interventionnisme, grâce aux privatisations". Partant de là, il s'oppose à l'ouverture de tous les secteurs de l'économie au privé étranger "sans associer un partenaire national". "Nous souhaitons revisiter le libéralisme dans son concept car il y a de par le monde des pays qui reviennent au patriotisme économique et défendent leurs intérêts", a-t-il suggéré. Le président du FCE s'est même montré déçu par le montant des investissements directs. Ils ne représentent que "1,3 milliard de dollars en 2007 alors que les intentions étaient de 10 milliards de dollars, selon les chiffres de la Banque centrale", a-t-il souligné.