Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), souhaite que les pouvoirs publics procèdent à la suppression des différentes taxes d'impôts imposées aux producteurs et aux opérateurs économiques estimant qu'une telle option aura à son avis un impact positif en termes de hausse du seuil de la production. Loin d'ignorer le côté spectaculaire d'une telle mesure, le président du FCE, qui était hier l'invité de la Chaîne III de la Radio nationale, a soutenu qu'il est grand temps pour les autorités de prioriser le secteur productif algérien, et selon lui, la meilleure manière de le faire, c'est «d'alléger au maximum les impôts à payer», a-t-il dit. Réda Hamiani considère en effet que le secteur productif est tellement déclinant face à l'emprise des importations, que les producteurs algériens sont dans l'attente «d'un message important et qui frappe les esprits, soit de mesures spectaculaires pour inverser la tendance», a t-il argué. Certifiant de la faiblesse de l'économie algérienne, en particulier dans le secteur industriel, le président du FCE a estimé qu'en sus de la révision à la baisse du régime de fiscalité imposé aux entreprises, «tout ce qui est de nature à encourager la production locale et réduire l'emprise de l'importation va dans la bonne direction. Toutes les mesures, dispositifs et règlements qui pourraient booster la production locale devraient nous inspirer et nous mobiliser». En d'autres termes, la relance de la machine de production en Algérie, notamment pour ce qui est du secteur industriel, fait l'objet d'un manque à gagner flagrant. Hamiani a fait état de cette réalité en déplorant le fait que l'économie algérienne est essentiellement composée de commerçants et prestataires de services. «Il ne nous appartient pas de les diaboliser. Nous constatons que les entreprises relativement importantes ne constituent que 6% dans les statistiques relevées», a-t-il déduit, ajoutant qu'il y a beaucoup à faire pour tirer vers le haut l'organisation économique. Le gouvernement Sellal répond à nos préoccupations En sus de cela, Hamiani a insisté pour que la volonté des autorités à procéder à la création d'une quarantaine de zones industrielles soit une réalité palpable dans les meilleurs délais. Sur un autre volet, le président du FCE a soutenu que le plan d'action du gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal en sa qualité de Premier ministre constitue, selon lui, une réponse favorable aux préoccupations des entreprises. «Il y a un soutien affirmé à la PME PMI, une relance de l'économie productive. A ce titre, des facilités seront accordées pour un accès au foncier et au financement plus simple et mieux organisé via le recours aux agences spécialisées. L'assainissement de la sphère commerciale et la réhabilitation de la mission du service public nous intéressent beaucoup», a-t-il expliqué. Saluant les mesures prises récemment par les pouvoirs publics en vue de l'éradication du commerce informel, Réda Hamiani a toutefois indiqué que ces mesures se sont attaquées «au maillon faible» de l'informel que sont le revendeurs dans les rues. «Le phénomène ne gêne pas à ce niveau-là. On souhaite que les opérations contre la sphère commerciale informelle soient plus incisives à la tête, les barons de l'importation, ces personnages incrustés dans les différents rouages de l'Etat et qui se dispensent de payer la fiscalité ordinaire», a-t-il préconisé