Une vue d'Oran Le sexagénaire vendait, depuis 2009, des lots de terrains de 200 m2 contre des sommes allant de 200 à 300 millions de centimes. «Quelque 312 décisions d'attribution illégale de lots de terrain et autres imprimés prêts à l'emploi ont été saisis des suites de la perquisition opérée dans le domicile de l'architecte», a affirmé le commandant Aiwaz, responsable de la brigade des recherches près le groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran. L'architecte en question, accusé d'escroquerie et faux et usage de faux, est en fuite tandis que son acolyte, un sexagénaire accusé des mêmes délits, a été arrêté en fin de semaine dernière et présenté hier devant le parquet. Globalement, cette affaire concerne la vente illicite de terrains appartenant aux services domaniaux de la commune de Hassi Mefsoukh, petite localité située dans la partie Est de la wilaya d'Oran. Les transactions en question relèvent du ressort exclusif des services des Domaines étant donné que les APC sont déchargées de ventes depuis 1991, année durant laquelle toute vente par les services municipaux a été interdite en vertu d'un décret exécutif. L'enquête a été déclenchée suite aux renseignements qui ont été fournis aux services de la gendarmerie. Ces derniers ont, dans leurs investigations, abouti à la conclusion que le mis en cause, procédait depuis 2009, à des ventes à base de faux documents de lots de terrains d'une superficie de 200 m2 contre des sommes allant de 200 à 300 millions de centimes. Lors de la perquisition aux domiciles des deux individus (l'architecte en fuite et le sexagénaire), les éléments de la brigade des recherches ont saisi des équipements informatiques importants, (scanner et 03 unités centrales) destinés à la falsification des documents administratifs dont la date remonte à l'année 2001. En effet, des dizaines d'imprimés prêts à l'emploi, des actes administratifs, des plans de situation, plans de masse et de bornage des limites, plusieurs cachets et griffes, une somme de 6000 euros et une autre de 280.000 DA ont été récupérées. Pour le moment, on parle de plusieurs dizaines de personnes qui auraient été escroquées. Sauf qu'au niveau de la gendarmerie d'Oran, tous les nouveaux éléments à annoncer dans les prochains jours, notamment le nombre exact des personnes qui ont été arnaquées, devront être appuyés par les vérifications qui seront apportées par l'Institution nationale de criminologie de Bouchaoui. «Les ingénieurs en informatique dudit centre devront passer au peigne fin des disques durs des unités centrales qui ont été saisies, même si ces derniers (disques durs) ont été formatés», a expliqué le commandant du groupement d'Oran de la Gendarmerie nationale, le colonel Tahri. Nécessairement, l'enquête doit toucher les responsables de la commune de Hassi Mefsoukh, puisque ces derniers n'auraient pas réagi aux ventes, depuis 2009, de dizaines de lots de terrains situés dans la localité qu'ils gèrent. La responsabilité des services domaniaux n'est pas écartée. Dans sa rencontre avec les journalistes, le colonel Tahri a indiqué que «toute l'enquête a été présentée au procureur de la République qui est seul habilité de décider des suites à donner». Cette affaire survient au moment où un espace important de la forêt de Canastel a failli être détourné n'était l'intervention, à la dernière minute, de la wilaya d'Oran qui a décidé de l'ouverture d'une enquête. Celle-ci ouverte porte sur l'attribution douteuse de près d'une trentaine de lots de terrain constructibles. L'affaire a été déclenchée suite à l'opposition des citoyens de la localité et même de la wilaya d'Oran qui se sont donnés le mot, via le bouche-à-oreille et le réseau Facebook, pour tenir samedi un sit-in sur le site, «afin de dénoncer cette agression contre ce qui reste de cet espace vert, véritable bouffée d'oxygène pour la ville», ont-ils dénoncé.