La commission chargée du suivi de la mise en oeuvre du football professionnel, a tenu sa première réunion de travail, sous la présidence de Mohamed Mecherara. Entre les décisions prises lors de la réunion tenue lundi dernier au siège du ministère de la Jeunesse et des Sports, par le Comité national de coordination intersectorielle de prévention de la violence dans les enceintes sportives et celles prises par la commission de discipline de la Ligue de football professionnelle (LFP), ce même lundi faisant état, entre autres, de trois matchs à huis clos pour les Ligues 1 et 2 concernant la prochaine journée, il existe un écart remarquable. Car, et cela ne date pas d'aujourd'hui, tous les techniciens, y compris le très compétent coach de l'USMH, Boualem Charef, qui vient d'écoper de six mois de suspension, le précisent bien: le huis clos ne règlera pas le problème de la violence dans les stades. La première remarque est que ce Comité national de coordination sectorielle de prévention dans les enceintes sportives n'a pas été bien opérationnel la saison écoulée puisqu'on remarque des réunions de circonstance et non des réunions régulières pour tenter de trouver des solutions à ce fléau nuisible de la violence. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Mohamed Tahmi s'était engagé, le 8 septembre dernier, à accompagner les clubs algériens de football des Ligues 1 et 2 pour l'application effective du professionnalisme en Algérie qui entre cette saison dans sa troisième année. Pour ce faire, le ministre Tahmi a assuré qu'il veillera à la «concrétisation des décisions issues du Conseil interministériel». Voilà, le mot est lâché: la concrétisation des décisions. Or, parmi les décisions prises, cette histoire du huis clos n'est pas la solution adéquate. Faut-il juste se rappeler qu'au mois de juin dernier, il était question du retrait du service d'ordre des stades. Ainsi, le commissaire divisionnaire et directeur des unités républicaines, M.Lakhdar Dehimi, avait déclaré que ce retrait se fera de manière «étudiée et planifiée». Le retrait des policiers des stades s'effectuera «progressivement, selon une méthodologie étudiée et planifiée» par la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn), a-t-il indiqué à M'sila, et que ce retrait aura lieu dès que la gestion de la sécurité à l'intérieur des stades aura été prise en charge par les clubs professionnels. La police continuera, toutefois, à assurer sa mission de préservation de l'ordre public à l'extérieur des stades, a affirmé le directeur des unités républicaines, estimant que le professionnalisme des clubs inclut plusieurs paramètres dont la gestion des stades et leur sécurité. Or, il se trouve que les clubs ne sont pas du tout professionnels. Les comités de supporters qui ont eu plusieurs réunions avec l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, semblent dépassés par les événements. Il y a lieu de noter que certains clubs n'ont même pas de comité de supporters opérationnel. C'est dire! De plus, dans le professionnalisme, l'encadrement des supporters est d'abord et avant tout à la charge du comité de supporters. Et c'est la raison pour laquelle ont été créés les groupes des stadiers. Il en a été aussi question en Algérie, mais c'est resté juste des écrits sur le papier. Le rôle des services d'ordre et stadiers! La priorité est donc de réactiver ou de créer réellement des comités de supporters bien pratiques pour permettre d'avoir un interlocuteur valable avec les responsables de la sécurité, le service d'ordre, les stadiers, les supporters et les officiels, arbitres, commissaires au match etc. On avait une fois envisagé du côté de la Ligue professionnelle, sous l'ère de M.Mecherara, l'idée d'amputer aux clubs des points si le cas du huis clos n'apporterait pas les résultats escomptés. Mais, pour ce faire, il va falloir changer des règlements de la FAF et donc passer par l'Assemblée générale... L'écart donc entre la théorie et la pratique est bien visible. Et il va falloir bien réfléchir avant d'agir. Mardi dernier, la commission ad hoc, chargée du suivi de la mise en oeuvre du football professionnel, a tenu sa première réunion de travail sous la présidence de Mohamed Mecherara. Cette commission, composée du président de la LFP, de quatre représentants des clubs professionnels (deux de la Ligue 1 et deux de la Ligue 2), des secrétaires généraux de la FAF et de la LFP, du DTN et du président de la commission médicale de la FAF, se penchera sur l'élaboration des mesures urgentes à prendre dans le cadre des lois et règlements en vigueur pour le développement du football professionnel. Cette commission aura pour mission de préparer un mémorandum qui sera soumis ensuite au Premier ministre et au Ministre de la Jeunesse et des Sports. Et justement, dans ce mémorandum il devrait bien y avoir un grand volet pour combattre la violence dans les stades. Il faudrait un suivi régulier. C'est un processus qui ne devrait jamais être saccadé. C'est comme la formation: un cursus de formation est suivi d'une manière régulière depuis le jeune âge du joueur jusqu'à son épanouissement parmi l'élite. Actuellement, on sent qu'il y a un vrai travail qui est en train d'être accompli et une réelle volonté des pouvoirs publics pour instaurer le vrai professionnalisme. Gageons que pour combattre la violence dans les stades d'aucuns se mobilisent pour instaurer un cadre convivial au sein de nos enceintes sportives pour qu'un jour on pourrait au moins voir des familles entières assister à des rencontres de football dans nos stades. Un rêve, certes, mais bien réalisable...