Il précise qu'une démarche sera faite auprès des parlements européens les incitant à la non-ratification de l'accord d'association avec l'Algérie. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) lance un appel à tous les candidats potentiels à la prochaine élection présidentielle à intégrer la levée de l'état d'urgence comme condition préalable à la tenue de ces élections..«Ce préalable constitue la seule garantie à l'ouverture du champ politique», estime son président, M.Ali Yahia Abdenour, dans une conférence de presse, organisée hier au siège de la ligue. Sur initiative de la ligue toujours, un forum sera organisé avec lesdits candidats, lesquels seront appelés à prendre la parole sur leur programme en matière de droits de l'Homme parce que «l'Algérie doit passer de la génération de la libération à celle des droits de l'Homme», ajoute-t-il. Cette implication directe de la ligue dans le dossier de la présidentielle de 2004 sera-t-elle suivie par un soutien à un candidat précis? «Au niveau de la ligue, nous avons instruit nos militants à ne pas exprimer leurs préférences pour un candidat quelconque au nom de la ligue, maintenant chacun est libre en tant qu'individu à opter pour un choix.» Une façon de dire que la ligue n'a pas encore choisi son camp politique. Par ailleurs, M.Ali Yahia Abdenour doute de la transparence de l'élection de 2004. «Il ne faut pas oublier que cette présidentielle sera organisée par un Chef du gouvernement dont le parti a été accusé par le président de la République en personne, d'avoir fraudé aux élections de 1997.» Dans un autre chapitre, le président de la ligue des droits de l'Homme a précisé que la démarche sera faite auprès des parlements européens les incitant à ne pas ratifier l'accord d'association avec l'Algérie. Nous allons leur demander sur quelle base ils vont signer cet accord dans la mesure où l'Algérie ne respecte pas l'un de ces articles, précisément l'article 2 relatif au respect des droits de l'Homme. Tout au moins au niveau de la ligue, l'on demeure «réaliste», sachant pertinemment que cette campagne est vouée à l'échec. «Les Européens sont beaucoup plus intéressés par notre marché que par la situation des droits de l'Homme en Algérie», fait remarquer le conférencier. Abordant justement cet aspect, il souligne qu'aucune avancée palpable n'a été enregistrée sous le règne de l'actuel président Bouteflika. La torture reste une pratique courante et le dossier des disparus demeure en suspens. Concernant ce dernier point, il a soulevé des doutes quant à la capacité du mécanisme as hoc de régler seul cette épineuse question. «Ce mécanisme a des prérogatives très réduites», estime-t-il. La ligue pourrait-elle se joindre à la commission de Ksentini pour lever le voile sur ce dossier? Cette thèse a été catégoriquement démentie par l'orateur. «L'indépendance de la Laddh par rapport aux institutions de l'Etat et aux partis politiques est le gage de sa liberté. Nous estimons que les droit, de l'Homme sont toujours en dehors de l'Etat, une vision que M. Ksentini ne partage pas avec nous.» Notons enfin que la Laddh organisera son congrès durant le premier trimestre de 2004 avec à l'ordre du jour, l'élection du nouveau président. Ali Yahia Abdenour explique son retrait par des problèmes de santé.