Nécessité n La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, estime qu'il est temps, pour notre pays, de ratifier le statut de Rome, et ainsi adhérer à la Cour pénale internationale. Selon le président de la LADDH, Me Mustapha Bouchachi, la ratification du statut de Rome, mettrait fin à l'impunité. «L'adhésion de l'Algérie à la Cour pénale internationale, contribuerait à la protection des droits de l'homme ou du moins les droits élémentaires.» «Dans toute société, a-t-il ajouté, il y a des gens forts qui ont une influence sur la justice, mais cela ne peut pas être une raison pour refuser la justice», a-t-il ajouté, expliquant que ce tribunal jugera les personnes qui ont commis des crimes contre l'humanité, notamment des génocides, des viols collectifs ou ceux qui ont pratiqué la torture. «La Cour pénale internationale juge les personnes et pas les pays», a-t-il précisé dans une conférence de presse organisée, jeudi, au siège de la Ligue à Alger. En outre le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a affirmé que «la CPI n'a de compétence que sur les crimes commis après la date de la ratification. Ajouter à cela, la CPI est un système juridique et pénal complémentaire au système juridique national. Elle intervient seulement dans le cas où le pouvoir judiciaire national serait incapable ou s'abstiendrait d'accomplir son devoir qui est de poursuivre et de punir les responsables des crimes internationaux». Pour inciter les autorités algériennes à la ratification du statut de Rome, la coalition pour la Cour pénale internationale, composée de 2 500 organisations non gouvernementales dont la LADDH, a adressé une lettre au président de la République. Elle a invité le Chef de l'Etat à multiplier les efforts pour permettre à l'Algérie d'adhérer à la Cour pénale internationale « Nous pensons que l'Algérie doit ratifier le statut de Rome et ce, avant le congrès qui se tiendra en Mars 2010, pour la révision du statut de la CPI», lit-on dans le texte de la lettre adressée au président de la République. «Avec la ratification du statut de Rome, l'Algérie aura la chance de voter, lors du congrès de la révision du statut de cette cour, qui est d'une très grande importance. Aussi l'Algérie pourra présenter un candidat pour l'élection des magistrats de la cour ; mais aussi dans les autres élections concernant son fonctionnement», lit-on encore dans le texte de cette lettre. De son côté la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a lancé un appel au «président de la République et au Parlement avec ses deux chambres à travailler pour l'adhésion de l'Algérie à la CPI et cela par la ratification du statut de Rome». Aussi, la LADDH «invite la société civile, les associations de défense des droits de l'Homme, les bâtonnats, les intellectuels, les universitaires et les journalistes, chacun dans son domaine, à œuvrer avec tous les moyens pour la sensibilisation et le plaidoyer en faveur de la ratification de l'Algérie». Elle invite également «la société civile à tisser des liens et à intégrer les différents réseaux qui militent depuis des années, à travers le monde, en faveur de la CPI. »