Les cinq parlementaires visiteront Alger, Chlef et Oran. Une délégation du Parlement européen sera en Algérie du 27 au 31 mai prochains, dans le cadre, insiste le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, de la coopération parlementaire entre l'Algérie et l'Europe. La délégation de cinq parlementaires visitera Alger, Chlef et Oran, probablement pour s'enquérir des détails du déroulement du scrutin. Le ministre de l'Intérieur a toutefois refusé, lors de sa dernière conférence de presse, d'accorder à cette délégation le statut d'observateur. Après l'assentiment de l'Elysée quant aux élections législatives du 30 mai, c'est au tour de l'Union européenne de cautionner la démarche du gouvernement. La délégation, qui compte l'Italien Jas Gawronski, le Finlandais Ari Vatanen, l'Italienne Pasqualina Napoletano et la Française Yasmina Boudjenah, avec à sa tête l'Espagnole Pere Esteve, membre de la Commission des affaires étrangères, des droits de l'Homme, de la sécurité commune et de la politique de défense, devra pourtant rendre compte, devant le Parlement, de l'ambiance du scrutin. L'opportunité de cette visite n'offre aucune équivoque. Et c'est justement de ce fameux compte rendu que dépendront les futures relations entre le pays et l'Union. Le Parlement, qui conservait jusque-là des appréhensions quant à l'équilibre politique dans la région, serait ainsi à la recherche d'arguments en faveur du gouvernement algérien. L'accord d'association, signé dernièrement entre l'Algérie et l'UE, ne peut être effectif qu'après sa ratification par tous les Parlements européens. Il est important de noter à ce sujet que le degré d'avancement des échanges avec les pays voisins du Maghreb, situe l'Algérie dans une bien modeste position, malgré le terrain juteux qu'elle représente. La délégation, qui sera présente aux derniers jours de la campagne, devra se prononcer sur la «viabilité» des relations entre les deux futurs partenaires. Entre un boycott, qui mettrait l'Algérie dans une autre période de statu quo, et un taux de vote respectable, qui renforcerait la représentativité du pouvoir en place sur la scène économique internationale, la délégation devra statuer. Deux des membres de la délégation, dont le président, sont membres de la Commission des droits de l'Homme, de la politique de défense et de la sécurité commune. Ce qui situerait les zones d'inquiétude de l'Union. Mais après la visite des forces de l'OTAN et le rapprochement, qui donne des sueurs froides aux membres de l'Union, entre l'Algérie et les Etats-Unis, les jeux semblent d'ores et déjà fait...sauf imprévu majeur. Saura-t-on gérer les tensions jusqu'au bout?