La parution coïncide avec le 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. L'ancien président de la République, le défunt Chadli Bendjedid, ne verra pas ses Mémoires qui seront édités le 1er novembre prochain. La parution de ces Mémoires prévue initialement à l'occasion du Salon international du livre d'Alger, le 20 septembre dernier, était reportée au 1er novembre sur demande de l'auteur, qui voulait que la parution coïncide avec le 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Un éventuel report de la parution a été évoqué après la mort de Chadli. Mais selon le directeur de Casbah Editions, Smaïl Ameziane, la publication du 1er tome des Mémoires n'est pas déprogrammée. «Jusqu'à aujourd'hui, la parution est prévue pour le 1er novembre», nous a-t-il affirmé hier. Joint au téléphone, M.Ameziane a précisé que les Mémoires de Chadli Bendjedid paraîtront en deux tomes et dans les deux langues, arabe et française, avec un décalage entre la publication du 1er et du 2e tome. Attendues par les férus de l'Histoire, les Mémoires de l'ancien président de l'Algérie du 7 février 1979 jusqu'à sa démission le 11 janvier 1992, ne manqueront pas de susciter de chauds débats. Dans le premier tome, autobiographique, Chadli raconte son enfance, sa prise de conscience et sa vie au maquis après avoir rejoint les rangs du FLN pendant la guerre de Libération nationale. Une bonne partie de ce tome serait consacrée à l'époque où Boumediene était président de la République, depuis le coup d'Etat du 19 juin 1965 à sa mort le 27 décembre 1978. Dans le 2e tome, le plus attendu certainement par les lecteurs, l'ancien président parle de l'essentiel: l'Algérie sous sa présidence avec tous les événements qui l'ont marquée. Des révélations sur l'affaire Bouyaâli, les événements du 5 Octobre 1988 et sa démission le 11 janvier 1992 après l'arrêt du processus électoral sont attendues dans ce livre. Chadli raconte aussi des événements majeurs qui sont passés avant son accession à la Présidence. Il s'agit notamment de l'affaire de l'exécution du colonel Mohamed Chabani le 3 septembre 1964, du coup d'Etat du 19 juin 1965 et de l'affaire Tahar Zbiri dont la tentative du coup de force a été avortée par Boumediene. Le témoignage de Chadli sur cette période noire de l'histoire de l'Algérie indépendante est d'autant plus important et intéressant qu'il y était impliqué directement. Chadli était membre du tribunal désigné la veille du procès de Chabani par le président Ahmed Ben Bella. Il fut membre du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra), le 19 juin 1965, après le renversement du président Ahmed Ben Bella. Les postes qu'il occupait pendant le déroulement de ces événements rendent précieux ses témoignages. Pourvu qu'ils soient crédibles. En 1969, le défunt fut promu au grade de colonel. Pendant la maladie du défunt Houari Boumediene en 1978, Chadli Bendjedid est chargé d'assurer la coordination des affaires de la Défense nationale. Désigné secrétaire général du FLN en janvier 1979, à l'issue du 4e congrès, puis candidat à l'élection présidentielle, il fut élu président de la République le 7 février 1979, tout en assumant le portefeuille du ministère de la Défense nationale, jusqu'en juillet 1990, date où il a cédé ce poste au chef d'état-major de l'ANP le général Khaled Nezzar. Après avoir procédé le 4 janvier 1992 à la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN), Chadli quitte la responsabilité de l'Etat en remettant sa démission le 11 janvier 1992 au Conseil constitutionnel, devant les caméras de la télévision nationale.