Les listes de candidats: Un casse-tête pour les partis Des candidats aux prochaines élections sont convoqués dans les locaux de la police au moment où les partis dénoncent d'autres dépassements. Plusieurs dépassements ont émaillé l'opération de dépôt des listes de candidatures aux APC et APW. Dans certaines wilayas, les directions de la réglementation et de l'administration générale (Drag) ont refusé de recevoir les dossiers de candidature. «C'est le cas dans six communes de la wilaya de Sétif où la Drag a rejeté en bloc les listes de six communes présentées par l'AAV, sous prétexte que l'un des dossiers des candidats est incomplet». Un fait déploré, hier le président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte, Namane Laouar. Ces genres de dépassements sont «inadmissibles» et «irrecevables» car l'administration n'a pas respecté la procédure sinon, poursuit-il «elle aurait dû prendre la peine d'étudier les dossiers avant de les invalider». Le délai de 10 jours imparti à l'administration pour éplucher puis se prononcer sur la validation ou le rejet des dossiers de candidatures va expirer au début de la semaine prochaine. Sans doute, les recours vont pleuvoir sur les juridictions administratives. Dans certaines APC de Boumerdès, comme Kharouba et le chef-lieu de la wilaya, la fronde va crescendo. Même l'ancien député de Boumerdès, Brahim Kara Ali, ne cache pas sa déception vis-à-vis du comportement des différentes instances du parti. La manipulation des listes et l'intrusion de personnes étrangères au parti ont envenimé les choses entre la cellule de la commune, la mouhafadha et le siège du parti. Ces passes d'armes risquent de coûter cher à Belkhadem. A ce dernier, il est reproché l'ouverture des listes aux tenants de la «chkara» notamment en centralisant à son niveau le trio des têtes de listes et de dauphins dans les villes et agglomérations importantes. Une liste parallèle pilotée par un militant de ce parti chassé par Belkhadem du FLN, serait partie directement de la mouhafadha d'Hussein Dey, à la veille de l'expiration du délai pour le dépôt des listes de candidatures, pour atterrir sur le bureau du président de Jil Al Jadid, Djilali Sofiane. La plupart des partis politiques ne sont pas parvenus à présenter des listes dans plusieurs wilayas. Le quota des femmes et les lenteurs bureaucratiques en sont les principaux écueils. Au niveau de la capitale, l'administration a exigé en dernière minute que les formulaires remis aux candidats soient estampillés par le cachet du parti et la présentation de l'attestation de résidence aux lieu et place du certificat de résidence, selon le secrétaire général du FAN, Djamel Benabdeslam. Quant au secrétaire général d'El Islah, il indique que son parti était victime des interprétations erronées de l'administration. Laquelle, selon lui, a rejeté les listes présentées au nom d'El Islah et au nom d'une coalition de son parti avec Ennahda, sous prétexte que l'AAV ou l'un des trois partis a déjà déposé une liste. Sur un autre chapitre, plusieurs candidats de partis politiques ont été convoqués par les services de sécurité, pour des besoins d'enquête. Ce qui a été dénoncé, notamment par certains partis politiques, à l'image du FFS, dont les candidats auraient fait l'objet de pressions dans la wilaya de Tiaret. Selon Benabdesselam du FAN, le parti pris de l'administration, ses lenteurs bureaucratiques qui entravent davantage les procédures de confection de listes ont mis les partis devant le fait accompli. D'autres partis dénoncent certaines pratiques censées être bannies de la scène politique tels les interrogatoires menés dans les locaux des services de sécurité. Le secrétaire national chargé des élus du RCD, dira quant à lui qu' «à l'instar d'autres échéances électorales, le jeu reste fermé pour cette consultation car au-delà de l'opération du vote, les élus sont pratiquement dépouillés de toutes leurs prérogatives».