La volonté du Maroc d'imposer sa souveraineté sur les territoires sahraouis est encore une fois rejetée par la communauté internationale. Christopher Ross, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réussi à organiser plusieurs réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc malgré les oppositions qui ont entravé sa mission. La dernière en date a eu lieu en mars 2012 à Manhasset (New York). Suite à ces entretiens, la voie est tracée pour préparer le 5e cycle de négociations formelles. Ces annonces ont été faites en marge de la 4e Commission de l'ONU chargée des questions de décolonisation. Cette dernière a adopté à New York un projet de résolution qui réaffirme le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Elle a aussi délivré une bonne note au Secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel, Christopher Ross. Le texte affirme la responsabilité de l'ONU à l'égard du peuple du Sahara occidental. Il souligne que l'Assemblée générale appuie le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution «mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Comité spécial en charge de la décolonisation est prié de continuer à suivre la situation au Sahara occidental et de présenter à l'Assemblée générale de l'ONU un rapport de sa 68e session de cet organe. Quant au Secrétaire général de l'ONU, il doit présenter à l'Assemblée générale un rapport sur l'application de cette résolution. A l'issue de son adoption, le Représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a déclaré que le Front Polisario se félicite de la persévérance de la communauté internationale dans la défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux prétentions marocaines, a-t-il poursuivi, la communauté internationale considère, ainsi, que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation et que la présence du Maroc dans les territoires sahraouis occupés n'a aucun fondement juridique. Pour le responsable sahraoui, la volonté du Maroc d'imposer sa souveraineté sur les territoires sahraouis est une prétention rejetée par la communauté internationale laquelle a réaffirmé qu'il n'y avait pas d'autre issue que celle du droit des Sahraouis à exercer leur droit à l'autodétermination à travers un référendum. D'ailleurs, a-t-il observé, au cours des débats de la Commission de décolonisation, «le message envoyé par l'écrasante majorité des membres de l'ONU et de la société civile internationale a réaffirmé cette vérité». Le représentant du Front Polisario a souligné, en outre, qu'il espérait que le processus de négociations, dirigé par Christopher Ross, «doit non seulement reprendre mais aussi s'accélérer dans le but d'arriver à cet objectif». Le projet de résolution de la 4e Commission sera soumis au vote à l'Assemblée générale des Nations unies en novembre ou décembre prochain. L'adoption de ce projet de texte intervient après un débat général à cette commission, tenu du 8 au 12 octobre, durant lequel la grande majorité des pays membres de l'ONU et des représentants de la société civile internationale ont défendu le caractère inaliénable du droit des Sahraouis à l'autodétermination et ont appelé, également, à l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) au mécanisme des droits de l'homme. Adopté par consensus, le projet de résolution souligne que «l'Assemblée générale de l'ONU a examiné de manière approfondie la question du Sahara occidental et réaffirme le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans sa résolution 1514 (1960), qui contient la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés».