La 4ème Commission de l'ONU chargée des questions de décolonisation a adopté, lundi à New York, un projet de résolution qui réaffirme le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, tout en louant les efforts déployés par le Secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel, Christopher Ross.L'adoption de ce projet de texte, qui sera soumis au vote de l'Assemblée générale de l'ONU, intervient après un débat général à cette Commission, tenu du 8 au 12 octobre, durant lequel la grande majorité des pays membres de l'ONU et des représentants de la société civile internationale ont défendu le caractère inaliénable du droit des Sahraouis à l'autodétermination et ont appelé, également, à l'élargissement du mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) au mécanisme des droits de l'homme.Adopté par consensus, le projet de résolution souligne que "l'Assemblée générale de l'ONU a examiné de manière approfondie la question du Sahara occidental et réaffirme le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans sa résolution 1514 (1960), qui contient la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés".Rappelant toutes les résolutions du Conseil de sécurité concernant la question du Sahara occidental, le projet de texte note que l'Envoyé personnel du Secrétaire général, Christopher Ross, a organisé plusieurs réunions informelles avec les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) dont la dernière date de mars 2012 à Manhasset (New York) en vue de préparer le 5ème cycle de négociations formelles. Le texte affirme "la responsabilité de l'ONU à l'égard du peuple du Sahara occidental" et souligne que l'Assemblée générale "appuie le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel".Par ailleurs, cette résolution prie le Comité spécial chargé d'étudier la situation relative à l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés de "continuer à suivre la situation au Sahara occidental" et de présenter à l'Assemblée générale de l'ONU un rapport sur la question lors de la 68ème session de cet organe de l'ONU.En outre, précise le projet de texte, le Secrétaire général de l'ONU doit présenter à l'Assemblée générale un rapport sur l'application de cette résolution.A l'issue de l'adoption de cette résolution par la Commission de décolonisation, le Représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a déclaré à l'APS que "le Front Polisario se félicite de la persévérance de la communauté internationale dans la défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui".Contrairement aux prétentions marocaines, a-t-il poursuivi, "la communauté internationale considère, ainsi, que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation et que la présence du Maroc dans les territoires sahraouis occupés n'a aucun fondement juridique".Pour le responsable sahraoui, "la volonté du Maroc d'imposer sa souveraineté sur les territoires sahraouis est une prétention rejetée par la communauté internationale laquelle a réaffirmé qu'il n'y avait pas d'autre issue que celle du droit des Sahraouis à exercer leur droit à l'autodétermination à travers un referendum".D'ailleurs, a-t-il observé, au cours des débats de la Commission de décolonisation, "le message envoyé par l'écrasante majorité des membres de l'ONU et de la société civile internationale a réaffirmé cette vérité".Le représentant du Front Polisario a souligné, en outre, qu'il espérait que le processus de négociations, dirigé par Christopher Ross, "doit non seulement reprendre mais aussi s'accélérer dans le but d'arriver à cet objectif".Le projet de résolution de la 4ème commission sera soumis au vote à l'Assemblée générale des Nations unies en novembre ou décembre prochain.