Vingt-huit soldats turcs ont été blessés dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord-est de la Turquie lors d'une attaque de rebelles kurdes contre un gazoduc reliant l'Iran à la Turquie, qui a conduit à l'interruption des livraisons de gaz iranien, ont rapporté vendredi les médias. «Les terroristes ont organisé une attaque contre le gazoduc d'Iran près de village de Türkeli, dans le district d'Eleskirt. A la suite de l'explosion, nous avons eu des camarades blessés par l'incendie», a déclaré à l'agence de presse Anatolie Mehmet Tekinarslan, le gouverneur de la province d'Agri, dont dépend le district d'Eleskirt. «Au total, 28 de nos militaires ont été blessés», dont un a été gravement brûlé, a ajouté le gouverneur, qui désignait par le terme de «terroristes» les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les forces de sécurité ont lancé une opération pour intercepter les auteurs de l'attaque, a indiqué M.Tekinarslan, précisant que l'incendie provoqué par l'attentat avait été éteint. Le flux de gaz iranien était cependant interrompu, a affirmé la chaîne d'information NTV. Le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz a assuré que cet incident n'avait eu aucune conséquence sur l'approvisionnement en gaz de son pays. «Nous n'avons aucun problème d'approvisionnement en gaz naturel», a déclaré M.Yildiz, cité par l'agence de presse Anatolie. «L'Azerbaïdjan comme la Russie (...) ont augmenté leurs livraisons de 50% après une conversation téléphonique», a-t-il ajouté. Plusieurs attaques similaires contre ce gazoduc ont été imputées ces derniers mois aux rebelles du PKK. Une précédente explosion survenue le 8 octobre dans la même province d'Agri a interrompu les livraisons de gaz iranien jusqu'à dimanche dernier. Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays occidentaux, se bat pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Le conflit a fait plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée turque.