Visite inédite de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental au coeur de la ville symbole de la contestation sahraouie Revendiquée comme capitale du Sahara occidental, Laâyoune, fût le théâtre d'une violente répression après le démantèlement du camp de toile de Gdeim Izik, le 8 novembre 2010. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental a foulé, hier, pour la première fois depuis sa nomination en 2009, le sol de Laâyoune, alors que les forces d'occupation marocaines sont sur le qui-vive. La visite inédite de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, au coeur de la ville symbole de la contestation sahraouie est redoutée au plus haut point par le Makhzen. Policiers et militaires s'y sont déployés en nombre et en force pour sans doute tenter de faire échouer l'organisation d'éventuelles manifestations pacifiques de militants sahraouis en faveur de l'indépendance. Le pouvoir marocain osera-t-il sortir la matraque? Cela parait suicidaire pour lui après qu'il ait été épinglé par la fondation Robert Kennedy, le département d'Etat américain sur la question des droits de l'homme et surtout par le rapporteur spécial de l'ONU (sur la torture) qui a confirmé l'utilisation de techniques de torture du Maroc sur son propre sol et contre les opposants qui défendent la cause sahraouie. Le président de la République sahraouie a en tous les cas, pris les devants et a appelé le 30 octobre, à la veille de l'arrivée de Christopher Ross dans les territoires occupés, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies à agir pour protéger les civils sahraouis. «Nous demandons votre intervention urgente afin d'éviter tout acte brutal contre les civils sahraouis pacifiques dans un territoire sous la responsabilité directe de l'ONU», a écrit le président Mohamed Abdelaziz dans le message adressé à Ban Ki-moon, répercuté par une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie SPS datée de mardi. Le déploiement impressionnant de dispositifs de sécurité par les forces de répression marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental inquiètent au plus haut point le secrétaire général du Front Polisario. «Ce déploiement des forces de sécurité a pour objectif d'empêcher et priver toute éventuelle manifestation pacifique des civils sahraouis durant cette visite pour réclamer le droit légitime du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance», a-t-il fait remarquer. Le président de la République sahraouie a dénoncé cette manoeuvre du pouvoir marocain qui n'a pour autre objectif que de maquiller la politique de répression qu'il fait règner à travers les territoires occupés. C'est une «tentative de dissimuler la réalité et de donner une fausse image de ce qui prévaut dans les territoires occupés du Sahara occidental» a souligné dans sa lettre Mohamed Abdelaziz. Une réalité qui sera pourtant difficile à travestir tant les rapports contre le Maroc en matière de respect des droits de l'homme ont été accablants alors que les plaies ne se sont pas refermées à Laâyoune depuis l'assaut mené le 8 novembre 2010 par les forces d'occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik situé à 12 kilomètres de la ville. 24 prisonniers politiques sahraouis dit «groupe Gdeim Izik», croupissent dans la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat), depuis le démantèlement par les forces marocaines du «camp de la dignité» attendent d'être jugés par un tribunal militaire. «La peine maximale prévue pour les faits dont ils sont accusés soit la peine de mort soulève de très fortes préoccupations» s'est inquiété l'Observatoire international des droits de l'homme qui a indiqué que «plusieurs familles ont dénoncé des situations de tortures et de mauvais traitements à l'encontre des inculpés». Une affaire qui risque de faire grand bruit avec l'arrivée de l'Envoyé spécial de l'ONU dans la région...