L'Union européenne pourrait participer à la formation de l'armée malienne, a déclaré sa haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, dans un entretien publié mercredi par le quotidien algérien Liberté. « Nous étudions notamment les possibilités de contribuer à l'entraînement et à la modernisation de l'armée malienne », a expliqué Mme Ashton dans cette interview réalisée lundi, à la veille de sa visite à Alger. Le chef de la diplomatie de l'UE s'est en revanche montrée prudente sur le projet de force de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour contrer le terrorisme dans le Nord du Mali, isolé depuis sept mois par des groupes islamistes. L'UE est « disposée à considérer un soutien au possible déploiement d'une force de stabilisation de la Cédéao au Mali, si elle est bien préparée, sous mandat du Conseil de sécurité des Nations unies et en concertation avec un gouvernement d'union nationale et avec l'Union africaine », a-t-elle dit. Mardi à Alger, Mme Ashton a aussi évoqué la possibilité d'une mission européenne à Bamako pour soutenir les autorités maliennes. Ces déclarations sont intervenues avant la proclamation solennelle mardi soir d'Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, rejetant le « terrorisme » et appelant au dialogue. Dans les colonnes de Liberté, Mme Ashton a également encouragé les efforts d'intégration régionale du Maghreb. « Le coût du non-Maghreb » a été « estimé par certains économistes à environ 1 à 2% du PNB régional », a-t-elle souligné. « Nous sommes prêts à partager nos expériences avec nos voisins du Maghreb dans l'espoir que les avancées profiteront non seulement aux citoyens et aux économies de la région mais seront bénéfiques aussi pour nous en Europe », a-t-elle dit. Le projet d'Union du Maghreb arabe (UMA) entre la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, l'Algérie et le Maroc date de 1988, mais il souffre notamment des tensions algéro-marocaines sur le Sahara Occidental, que Rabat considère comme partie du royaume tandis qu'Alger soutient les indépendantistes.