Comme pour relativiser le bilan critique établi par le Conseil national économique et social, M.Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, met en avant le taux de 6,8 de croissance réalisée, faut-il le noter, par le secteur agricole grâce à une bonne pluviométrie et par les hydrocarbures qui bénéficient d'une bonne conjoncture internationale. Le ministre des Finances était l'invité du Club excellence management, présidé par M.Ali Aoun, en présence de M.Brahim Benabdeslam, directeur général de l'Institut supérieur de gestion, qui est devenu entre-temps le Management development institute, pour un débat à bâtons rompus à l'hôtel El-Aurassi, avec les journalistes, les opérateurs économiques et les membres du club. Faisant allusion à la dépréciation du dollar US, monnaie dans laquelle sont libellées les ventes des hydrocarbures, par rapport à la monnaie européenne, l'euro, M.Benachenhou a tenu à rassurer les opérateurs présents au débat sur la bonne santé du dinar algérien. «Le dinar a gagné dix points», a-t-il tenu à préciser, mais cela ne veut pas dire pour autant que la monnaie nationale sera réévaluée dans les semaines à venir. Ce sont surtout les histoires de pertes de change qui ont pratiquement mis sur la paille de nombreux investisseurs en réduisant à néant des projets créateurs d'emploi qui ont focalisé l'attention des participants. M.Benachenhou a fait remarquer que tout change comporte une part de risque, et que ce dernier fait partie de l'acte économique. Ce sont surtout les chiffres se rapportant à l'investissement direct étranger (IDE) qui auront retenu l'intérêt des personnalités présentes. Ces derniers, fait remarquer le ministre, connaissent une croissance annuelle de 25 % depuis quelques années. Cette nette évolution fait que les IDE sont passés de 40 millions de dollars en 1990 à 270 millions en 1996. Mais cette évolution est surtout perceptible depuis l'année 2000, année au cours de laquelle les IDE ont atteint un chiffre appréciable de 1,171 milliard pour caracoler à 1,2 milliard de dollars en 2001, hors hydrocarbures bien sûr. En gros, a résumé le ministre, «l'activité d'investissement en Algérie se développe, qu'il s'agisse de l'investissement de l'Etat, du secteur privé ou étranger, même s'il reste encore beaucoup à faire sur les plans juridique, institutionnel, réglementaire et administratif pour donner plus d'assurance et de garantie aux détenteurs de capitaux». M.Benachenhou fait remarquer que l'Etat reste encore le principal investisseur, ce qui est à contre-courant de ce qui se pratique de par le monde. Il souhaite par conséquent un apport plus important de la part du privé...Mais bien sûr, c'est à l'Etat qu'il revient de lever les verrous, notamment bureaucratiques, qui bloquent encore l'aboutissement des projets privés.