Plus l'échéance d'avril 2004 approche, plus la scène politique s'emballe à Bejaïa. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est la région, pour le moins la plus menacée par un rejet des élections, qui est présentement convoitée par l'ensemble des acteurs intéressé de près ou de loin par la prochaine présidentielle. Aussi bien le processus de dialogue enclenché depuis mai dernier que les comités de soutien qui se multiplient ces derniers jours, tout concourt à une seule nécessité, celle d'amener les électeurs de la région à cautionner le prochain scrutin. Il faut dire qu'aucun candidat ne peut se permettre une élection marquée par la défection d'une région. De ce fait, tous les acteurs, qui se manifestent en ce moment, convergent tous vers un même objectif: il faut qu'il y ait vote à Béjaïa. La différence réside, cependant, dans les intentions des uns et des autres. Il y a ceux qui veulent seulement d'une participation symbolique sachant pertinemment que l'électorat ne leur profite pas, mais il y a les autres qui cherchent une participation aussi massive que possible. A bien analyser la situation, on constate que tout reste centré autour des deux candidats plus ou moins déclarés. Les deux tendances qui se dégagent pour l'heure agissent pour le compte des deux candidats, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis. La première tendance regroupée autour de l'actuel président de la République comprend essentiellement le mouvement des redresseurs du FLN et l'action du chef du gouvernement en vue du dénouement de la crise en Kabylie. Même si au sein de cette tendance on est convaincu que l'électorat de la région ne profitera pas au candidat Bouteflika, on continue à activer d'une part pour faire croire que la région est acquise au vote, de l'autre l'essentiel reste en définitive le fait de gêner l'autre sérieux concurrent à la magistrature suprême qui n'est autre qu'Ali Benflis. Parallèlement au travail des animateurs du comité de redressement, le chef du gouvernement maintient le cap sur la solution de la crise par la voie du dialogue. L'évolution que connaît désormais le dossier (voir le communiqué du gouvernement par rapport à sa satisfaction de 4 préalables de l'interwilayas) confirme cette volonté d'écarter le spectre du rejet des élections. L'autre tendance regroupée autour du candidat du FLN agit aussi dans le sens d'une participation mais avec un intérêt particulier.