Le FMI appelle les autorités algériennes à identifier les secteurs stratégiques et à exclure les autres secteurs de la règle des 49/51%. La stabilité de l'économie algérienne est précaire tant la croissance que lui assurent les exportations en hydrocarbures n'est pas éternelle: tel semble être le message de la mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné ces deux dernières semaines à Alger dans le cadre des consultations annuelles de l'institution. Cette mission, conduite par M.Zeine Zeidane, a rendu compte, hier, lors d'une conférence de presse à l'hôtel El Djazaïr, de ces activités dans ce cadre en distribuant les bons points à l'économie nationale et en relevant les défis qui l'attendent. En attendant le rapport final de la mission, qui sera publié au début de l'année 2013, le chef de la mission a émis des propositions pour sortir l'économie de sa dépendance aux hydrocarbures, améliorer le climat des affaires et fluidifier l'investissement. Le conférencier a entamé son propos par souligner les performances «solides» de l'économie algérienne. M.Zeidane a indiqué, dans ce sens, que l'Algérie jouit d'une situation extérieure solide grâce à ses réserves de changes. Elle jouit aussi, selon lui, d'un secteur financier stable et solide et d'une performance macro-économique forte. Dans ces conditions, le conférencier qui s'est dit «impressionné par la gestion des réserves par la Banque d'Algérie» prévoit un taux de croissance de 3,4% en 2013. M.Zeidane n'a pas manqué de saluer la décision algérienne d'accorder un prêt de 5 milliards de dollars au FMI. «C'est un placement sûr et rentable et qui participe à l'effort mondial pour améliorer la conjoncture économique internationale», a-t-il dit. Cela concerne le côté face de l'économie nationale basée essentiellement sur les hydrocarbures. Le côté pile qui renferme tous les obstacles au développement (bureaucratie, restrictions...) a été le côté le plus abordé par le représentant du FMI. «Le défi le plus important des autorités algériennes est l'accélération de la croissance hors hydrocarbures qui doit atteindre deux chiffres pour atténuer le chômage, notamment des jeunes qui a atteint 21,5%», a-t-il dit. Cela passe par l'amélioration du climat des affaires, la facilitation des investissements nationaux et étrangers, la simplification des mesures pour la création des entreprises dans des délais courts et l'accès aux crédits bancaires, la diversification des exportations...etc. Concernant la règle des 49/51% appliquée pour les investissements étrangers, le chef de la mission du FMI a appelé les responsables algériens à «identifier les secteurs stratégiques sur lesquels cette règle soit maintenue et ouvrir les autres secteurs à l'investissement en focalisant l'effort sur le partage de la valeur ajoutée». Le conférencier a plaidé, en outre, pour le retour du crédit à la consommation, expliquant qu'il faut éviter toute forme de restriction. M.Zeidane a ajouté que la maîtrise de l'inflation qui atteindrait 8,4% et la viabilité des finances publiques sont les autres défis importants pour l'Algérie à court et moyen terme. Pour lui, la lutte contre l'inflation devra passer par l'utilisation coordonnée des politiques monétaire et budgétaire afin de la ramener à une fourchette de 4 à 4,5%. Selon un communiqué de la mission du FMI, l'expansion budgétaire des dernières années a accru la vulnérabilité des finances publiques. «La politique budgétaire prudente envisagée pour 2013 permettra de restaurer les marges de manoeuvre et devra être poursuivie dans le moyen terme par la maîtrise de la dépense courante et le développement des recettes hors hydrocarbures», recommande également le FMI.