Les voyageurs seront encore une fois sanctionnés En grève depuis trois jours, les travailleurs réclament l'application de la convention collective signée le 1er juillet 1997 entre le partenaire social et la direction générale de l'entreprise. Les travailleurs de l'Etusa sont de nouveaux en grève. En dépit du protocole d'accords signé le 16 octobre dernier entre la direction générale de l'entreprise, la Fédération des transports et l'Union de wilaya Ugta d'Alger, et prévoyant le règlement des six problèmes à l'ordre du jour, notamment l'application de la convention collective et son article 101, le collectif s'estime trahi et exige que «le Snmg qui est actuellement de 13.000 dinars au sein de l'Etusa soit porté à 18.000 dinars comme le stipule la loi.» Rencontré, hier, devant le siège de la Centrale syndicale où les grévistes ont observé un sit-in en guise de protestation, le porte-parole du mouvement, Mohamed Kheroubi, semblait très remonté contre le syndicat qu'il accuse d'avoir tourné le dos aux travailleurs. «La section syndicale n'est plus représentative parce qu'elle n'a pas veillé à l'application de la convention collective», nous a-t-il confié. Précisant que ladite convention a été déposée auprès de l'inspection du travail et du tribunal de Sidi M'hamed le 1er juillet 1997, il a abordé, pour nous, les principaux points qu'elle contient, en insistant particulièrement sur l'article 101 et sur le refus de la direction de l'entreprise d'aligner, dit-il, les travailleurs sur le Snmg. Revenant sur le mouvement de grève observé en octobre dernier, Mohamed Kheroubi a indiqué que «c'est suite à l'annonce faite par la direction de vouloir réviser la convention que les travailleurs s'étaient mis en grève le 6 octobre». Les tractations ont débouché sur l'arrêt de la grève, mais n'ont pas fait avancer certains problèmes qui restent, selon lui, toujours posés. «Les plus anciens travailleurs de l'Etusa perçoivent à peine 13.000 dinars et ceux qui ont été licenciés n'ont toujours pas été réintégrés.» La direction générale considère, pour sa part, qu'elle n'a jamais remis en cause la convention collective. Bien au contraire, elle n'a ménagé aucun effort pour la respecter, en accordant une augmentation de 2250 dinars à tous les travailleurs et en s'engageant à l'appliquer intégralement. Du moins, c'est ce que nous a déclaré son premier responsable, Yacine Krim. Après avoir rappelé qu'il est à la tête de l'Etusa depuis quatre années seulement, qu'il avait hérité d'une situation très difficile et que ses prédécesseurs lui ont légué un cadeau empoisonné, le directeur général de l'entreprise a énuméré, un à un, les problèmes qu'il a réglés depuis son arrivée. Outre la révision des salaires avec effet rétroactif à partir de mai, il a évoqué la question des contractuels recrutés entre janvier 2003 et décembre 2010 qui ont été, selon lui, tous permanisés. Il reste que quelque part, il y a anguille sous roche. Car on ne comprend pas le silence de l'Ugta, c'est-à-dire la Centrale syndicale dont on dit pourtant qu'elle a contribué énormément au règlement de nombreux problèmes et qu'elle est à la base de l'élaboration de la convention collective de l'entreprise. Finalement, le grand perdant dans cette affaire ce sont les usagers qui sont pris en otage.