Les commerçants sont en colère et le font savoir Depuis que les poids lourds ont été interdits à la circulation pendant la journée, le courant ne passe plus entre les grossistes et les autorités locales. Les 800 commerçants du marché de gros de Gué de Constantine sont très en colère. Depuis que le wali-délégué de Bir Mourad Raïs a rendu public un arrêté interdisant aux poids lourds de circuler à l'intérieur de la ville pendant la journée, les grossistes sont déboussolés et ont du mal à exercer pleinement leur activité. C'est ce que nous a affirmé le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, lors d'un point de presse qu'il a animé, hier à Alger. Semblant très contrarié et surtout très préoccupé par la situation difficile que vivent les grossistes de la zone depuis quatre mois, Salah Souilah en appelle au bon sens des autorités afin qu'elles annulent cette décision qui pénalise, dit-il, les commerçants. Selon lui, «ce ne sont pas que des grossistes, mais aussi des importateurs et des investisseurs qui, grâce à la concurrence loyale qu'ils ont instaurée en leur sein, aident beaucoup l'économie et contribuent à la stabilité des prix et la préservation du pouvoir d'achat des ménages.» Revenant sur ces restrictions imposées aux camionneurs et gros transporteurs et sur leurs effets, le secrétaire général de l'Ugcaa a indiqué que depuis l'entrée en application de la note du wali-délégué, certains produits ont connu une légère hausse sur le marché. «Cette interdiction fait les affaires des commerçants qui n'ont pas d'existence légale. A cause d'elle, le prix de certains produits de première nécessité ont connu une hausse», a-t-il confié. Redoutant une réaction des grossistes qui ont décidé de baisser rideau, aujourd'hui, de 10h à midi, en guise de protestation, l'Ugcaa a décidé de prendre les devants, en informant le ministère du Commerce pour connaître sa réaction. «la situation risque de déraper et nous cherchons à l'éviter. Le ministère du Commerce est avisé. Pas plus tard que lundi, j'ai eu une conversation téléphonique avec son secrétaire général qui a promis d'en référer à son supérieur», a-t-il indiqué. Prenant la parole au nom des 800 grossistes qu'il représente, Omar Azri a paru beaucoup plus à l'aise que son camarade. Il a reconnu, d'emblée, que «le marché de gros de Gué de Constantine vivait dans l'anarchie et que c'est grâce à l'Ugcaa qu'il s'est organisé et que les grossistes ont adhéré, en masse, à cette instance». Comme Salah Souilah, il considère que «l'arrêté du wali-délégué est une injustice pour tous ces commerçants grossistes qui se retrouvent piégés malgré eux à la suite de cette décision interdisant aux camions de charger ou de décharger leurs marchandises pendant la journée». Selon lui, «cette interdiction cache certainement quelque chose. Pourquoi l'a-t-on prise et pourquoi n'avons-nous pas été associés», s'est il interrogé? D'ailleurs, il voit d'un très mauvais oeil le projet de construction d'un nouveau marché de gros à El Haraach. «On veut délocaliser le marché au profit d'un autre prévu à El Harrach qui est beaucoup plus petit du point de vue superficie et qui ne pourrait accueillir pas plus de 120 commerçants.» Vantant la qualité des produits vendus dans le marché de gros de Gué de Constantine et la saine concurrence instaurée en son sein, Omar Azri a affirmé que «Semmar est une référence en matière de prix et de disponibilité des produits de première nécessité sur le marché». A une question sur la lettre que son instance avait adressée le 25 septembre 2012 au wali-délégué de Bir Mourad Raïs, le conférencier a répondu que ce dernier lui avait répondu et qu'il lui avait même demandé de lui proposer des solutions. «Nous avons fais des propositions dans ce sens et nous attendons une réponse.» Selon certains habitants, les gros camions perturbent sérieusement la circulation au niveau de la commune et des écoles qui ont du mal à assurer la sécurité des élèves qui en sont parfois victimes.