L'accrochage, déclenché vers 23h30 dans la nuit de mercredi, a duré quatre heures. Les forces de sécurité ont éliminé, dans la nuit du mercredi à jeudi, 9 terroristes à Douar Bendou dans la wilaya de Aïn Defla. Le groupe, qui comptait en son sein deux et deux enfants, constitue, selon les premiers éléments de l'enquête une cellule logistique ou ce qu'il est devenu courant d'appeler les structures sociales de soutien et de logistique aux groupes armés. On enregistre, par ailleurs, deux autres enfants qui ont été touchés par les tirs des militaires. Ces enfants étaient en compagnie des terroristes éliminés, en outre, un enfant d'un an et demi a été retrouvé vivant et transporté en urgence vers l'hôpital de Mustapha-Bacha à Alger. D'ailleurs, les éléments de ce groupe étaient spécialisés dans le racket des fermiers et le vol de cheptels et sévissaient entre les frontières de Aïn Defla et Chlef à travers tout le massif forestier et la chaîne montagneuse de la région. Des sources informées ont indiqué à L'Expression que ce groupe faisait partie du groupe de Houmet Eddaâoua Essalafia (HDS), agissant dans les contreforts de Remka et Ami Moussa dans la wilaya de Relizane sous le règne de l'émir Salim El Afghani dont la base a été complètement détruite après plusieurs opérations de ratissage menées par les éléments de l'ANP durant les mois de janvier et février 2003. Pour l'instant, l'opération se poursuit et vise d'autres groupes signalés dans la même région. Cet assaut intervient en fait dans le cadre d'une vaste opération de ratissage décidée il y a quelques jours par le commandement de l'ANP sur la base de précieux renseignements récoltés des aveux d'un agent de liaison et de soutien arrêté, selon des sources, dans la région de Boukadir dans la wilaya de Chlef. La présence de et d'enfants dans la maison ciblée par les forces combinées constitue une preuve irréfutable de l'existence de cellules de soutien logistique et social aux groupes armés. Cette structure n'est pas nouvelle puisque du temps de Sayah Attia, Djamel Zitouni ou encore Antar Zouabri elle était déjà connue. Plusieurs terroristes capturés du temps des grandes offensives menées en 1998 dans les monts de l'Ouarsenis, ou encore les récits de enlevées qui avaient réussi à fuir leurs ravisseurs, faisaient état de bases vie où s'entassaient des blessés, des éléments actifs ou encore des agents de liaison du GIA, incrustés dans les villes et villages de la région. La présence de et d'enfants était aussi évoquée dans les témoignages recueillis à l'époque. Il faudrait aussi revenir aux propos de de terroristes qui avaient révélé avoir séjourné dans des bases vie du GIA implantées dans des monts situés dans la wilaya de Bouira, Médéa, Blida, Chlef ou encore Relizane et Sidi Bel Abbès à l'Ouest. La base d'El Yamouk ou encore la tristement célèbre base de Ouled Allel dans l'Algérois revenait dans plusieurs témoignages. Ces forteresses, considérées comme des lieux sûrs, sont tombées par la suite, ce qui avait contraint Antar Zouabri à revenir à une structuration beaucoup plus élémentaire s'appuyant sur des soutiens implantés dans le tissu urbain ou suburbain et considérés comme difficilement repérables. Le rôle joué par certains éléments des groupes de GLD et certains groupes armés habitant les régions isolées, dans le démantèlement de ces structures, est considéré comme important. Les responsables des groupes armés qui avaient réussi à chasser des citoyens désarmés de leurs demeures et de leurs terres pour y aménager des bases ont très vite déchanté après la constitution de groupes de GLD et l'implantation de campements de l'ANP et de cantonnements de la garde communale. Durant de longue années, les terroristes se contenteront des casemates et de grottes difficiles d'accès pour s'y terrer, soigner leurs blessés, penser leurs descentes macabres «profiter du repos du guerrier». Après l'implosion du GIA et l'apparition de groupes qui ont fait scission d'avec la formation de Antar Zouabri, de nouvelles formes d'organisation sont apparues. Le Gspc, le HDS ou encore les quelques éléments restés fidèles au GIA ont tous abandonné cette structuration logistique pour revenir à des formes plus légères incrustées dans le tissu urbain. C'est ce qui explique «le retour en force», ces derniers jours, des cellules dormantes et des groupes de soutien aux terroristes. L'opération de Douar Bendou constitue dans une large mesure une victoire déterminante des forces de sécurité contre «le génie» des terroristes qui ont perdu une autre guerre. Celle de la logistique qui constitue, avec l'arrivée de l'hiver, un élément important pour la suite de leurs activités. Des sources affirment que d'autres opérations seront montées contre d'autres bases arrière du terrorisme qui sont parfois implantées dans des cités habitées et situées en plein tissu urbain.