Plusieurs mouvements de résistance palestinienne stationnés à Ghaza luttent contre les agressions israéliennes répétées. Le Hamas, qui contrôle Ghaza depuis 2007, est crédité par l'Institut international d'études stratégiques (IISS) de 20.000 combattants, dont 10.000 - les mieux entraînés - pour sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam. Ces dernières tirent leur nom d'un des pères de la Révolte arabe de 1936-39 contre le mandat britannique en Palestine, tué en 1935. S'y ajoutent les plus de 10.000 membres du Hamas intégrés aux forces de sécurité à Ghaza, en particulier la Force exécutive, formée par le Hamas. «Elles subiront le gros de tout engagement avec l'armée israélienne comme durant l'agression dite «Plomb durci» en 2008», estime l'IISS. Leur armement, importé ou artisanal, comporte mines, roquettes, mortiers et armes légères. Selon leur site (www.qassam.ps), elles sont apparues mi-1991 durant la première Intifada, après des tentatives de lancer un réseau armé dès 1984 par ceux qui créeront le Hamas en 1987. Leur nombre «est connu seulement du commandement des Brigades», ajoute le site. Le 14 décembre 2011, à l'occasion du 24è anniversaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam avaient revendiqué plus d'un millier d'opérations contre Israël depuis leur création, dont 87 attentats suicide, affirmant avoir tué 1365 Israéliens et blessé 6411 autres, et perdu 1848 martyrs. Elles indiquaient également avoir à cette date tiré plus de 11.000 roquettes et obus de mortier contre Israël. Jeudi et vendredi, elles ont revendiqué deux tirs à plus de 60 km de la bande de Ghaza, respectivement près de Tel-Aviv et en Cisjordanie à proximité de Jérusalem, la plus longue portée jamais atteinte par des frappes palestiniennes dans l'histoire du conflit. Le Jihad islamique, deuxième force de résistance de Ghaza derrière le Hamas, a pour branche armée les Brigades Al-Qods qui affirment disposer d' «environ 8000 hommes» et ont revendiqué jeudi un tir de roquette Fajr-5, de fabrication iranienne et d'une portée de 75 km, qui s'est abîmée au large de Tel-Aviv. Créé en 1980, d'inspiration iranienne, c'est la première organisation islamiste palestinienne à s'être engagée dans la lutte armée. Les Comités de Résistance Populaire (CRP), fondés en septembre 2000, sont une organisation armée radicale avec pour branche armée les Brigades Salaheddine. Créés par des éléments de la sécurité du Fatah (mouvement de Yasser Arafat actuellement présidé par Mahmoud Abbas), rejoints par d'autres transfuges d'organisations nationalistes comme islamistes, ils n'ont pas d'idéologie propre. En juin 2006, ils participent avec les Brigades Ezzedine al-Qassam et un groupe salafiste, l'Armée de l'Islam, à l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit, libéré en octobre 2011 en échange de 1027 Palestiniens détenus par Israël. Les salafistes jihadistes, qui accusent le Hamas de faiblesse face à Israël et dans l'application de la chari'â, revendiquent quelques centaines de membres, souvent des déçus du Hamas et d'autres mouvements, éparpillés entre Jaïch al-Islam, Jound Ansar Allah, Tawhid wal Jihad, Jaïch al-Oumma, Ansar al-Sunna, et plus récemment une coalition appelée Majlis Choura al-Moujahidine. Le plus connu est Jaïch al-Islam (Armée de l'Islam), centré sur un puissant clan familial de Gaza, les Doghmouch. Outre sa participation au rapt de Shalit, il a enlevé en 2007 le correspondant de la BBC Alan Johnston, libéré par le Hamas, qui a également écrasé en août 2009 l' «émirat» proclamé à Rafah (sud) par le Jound Ansar Allah (24 morts). Moins visibles depuis la victoire du Hamas à Ghaza en 2007, sont les groupes armés des mouvements du Fatah, comme les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, ou les Brigades Abou Ali Moustapha, aile militaire du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste), qui a revendiqué le tir d'un missile antichar sur une jeep militaire israélienne le 10 novembre.