Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a averti hier qu'Israël rendrait «coup pour coup» et était «très déterminé à frapper les terroristes» à la suite de tirs de roquettes de Ghaza contre le sud du pays. Les groupes armés palestiniens ont lancé hier des salves de roquettes et d'obus de plus en plus profondément en Israël, au lendemain de la mort de huit Palestiniens, les pires violences depuis la guerre dans la bande de Ghaza il y a deux ans. Le mouvement radical Jihad islamique a revendiqué les tirs de trois roquettes de type Grad contre le territoire israélien, deux étant tombées sur la ville de Beersheva, dans le désert du Néguev, l'autre près du port d'Ashdod, à proximité de la bande de Ghaza. Sa branche armée, les Brigades Al-Qods, ont fait part de leur intention de frapper de plus en plus loin à l'intérieur d'Israël. «A partir de maintenant, il n'y a plus de lignes rouges pour la résistance tant que l'ennemi ne respectera pas les déclarations et les chartes de l'ONU et continuera à tuer des civils», a déclaré un porte-parole, Abou Ahmad. «Les Brigades Al-Qods sont entrées dans une nouvelle équation en bombardant des lieux éloignés où vivent des milliers d'Israéliens», a-t-il souligné. Un Israélien a été légèrement blessé à la poitrine par un éclat de roquette à Beersheva en début de matinée. Le second engin n'a fait ni victime, ni dégâts. Par ailleurs, sept autres projectiles ont été tirés dans la matinée vers le sud d'Israël, près de la frontière. Ces engins, apparemment des obus de mortier, se sont abattus dans un champ, dans la région d'Eshkol, a précisé un porte-parole de l'armée israélienne. En représailles, un raid aérien israélien a visé un groupe de combattants palestiniens dans le sud-est de la ville de Ghaza qui tentait de tirer au mortier vers Israël. L'armée israélienne a affirmé avoir «touché une cible». Cette escalade de la violence depuis le week-end dernier menace de dégénérer en crise majeure entre les groupes armés de Ghaza, territoire sous contrôle du mouvement islamiste Hamas, et Israël. «Ce n'est qu'une question de temps avant que nous nous battions à nouveau avec le Hamas et que nous lui infligions une autre leçon», a prévenu le ministre israélien de la Défense passive Matan Vilnaï. «Je n'ai aucun doute que cela va arriver car ils (le Hamas) font tout ce qu'il faut dans cette direction», a ajouté M. Vilnaï. Huit Palestiniens, quatre civils, dont deux mineurs, et quatre combattants du Jihad islamique, ont été tués par des tirs israéliens à Ghaza mardi, journée la plus meurtrière depuis plus de deux ans dans le territoire palestinien. Les huit victimes devaient être enterrées à la mi-journée à Ghaza, où les autorités du Hamas ont décrété une «journée de deuil». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a «exprimé ses regrets à la suite de mort de civils innocents tués par erreur dans la bande de Ghaza par l'armée israélienne en réaction à des tirs du Hamas visant des citoyens israéliens innocents», selon un communiqué officiel. La tension est brusquement montée samedi dernier avec le tir d'une cinquantaine d'obus de mortier vers Israël par la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, pour venger la mort de deux de ses membres dans une frappe aérienne le 16 mars à Ghaza.