Selon M. Sedikki, la Sonatrach et Sonelgaz, les secteurs de la santé et de l'éducation refusent d'appliquer l'instruction du Premier ministre. Installée le 17 octobre 2012, avec un retard de plus d'un mois, la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales (Cnisel) risque de ne pas mener à bout sa mission. Faute de moyens matériels et logistiques, de prérogatives et surtout marginalisée par l'administration, elle menace tout simplement de s'auto-dissoudre. «La décision de la dissolution ou pas de la commission sera prise au plus tard ce jeudi lors d'une assemblée générale qui verra la présentation de rapport par les commissions locales», a indiqué, hier le président de cette commission, Mohamed Sedikki. Joint au téléphone, M.Sedikki a ajouté que «la Cnisel vit des problèmes énormes et ne dispose pas des moindres moyens pour accomplir sa mission». Notre interlocuteur ne veut pas parler de ratage, par la commission, de sa mission étant donné que «le processus électoral lui a échappé dès le début», comme affirmé par un autre membre de la même instance. Cependant, M.Sedikki souligne que la Cnisel n'a même pas pu contrôler le fichier électoral et la liste des encadreurs des élections. Cela étant dit, un autre membre de la Cnisel, qui a requis l'anonymat, a avoué qu'en l'état actuel des choses, cette commission ne fait que de la figuration. «C'est une formalité et une équation ajoutées par l'administration à l'organisation des élections pour donner un semblant de crédibilité au scrutin du 29 novembre.» Le président de la Commission accuse l'administration, le Premier ministre, les entreprises publiques et des institutions d'être derrière les entraves au travail de la Cnisel. En plus de la non-reconnaissance des commissions communales par la majorité des secrétaires généraux des communes d'Alger, M.Sedikki reproche à Sonatrach et Sonelgaz, les secteurs de la santé et de l'éducation de refuser d'appliquer une instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier a demandé aux institutions et aux entreprises publiques d'accorder un congé payé à tous les fonctionnaires impliqués dans les élections, soit en tant que candidats ou membres des commissions communales et de wilaya de surveillance des élections. Ce dernier a souligné, en outre, qu'il a demandé une audience au Premier ministre depuis 12 jours sans qu'aucune suite ne lui soit donnée. Estimant que le Premier ministre fait de la «diversion» en chargeant le ministre de l'Intérieur de le recevoir, notre interlocuteur annonce qu'il «va faire une autre demande ces jours-ci». Les membres de la Cnisel réclament également un traitement égal à celui de la Commission nationale de supervision des élections (Cnsel), composée de magistrats, notamment en matière de moyens et d'indemnités financières. Sur un autre plan, le président de la Cnisel a dénoncé l'utilisation des moyens de l'Etat par les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND en l'occurrence, dans la campagne électorale. «Ces deux partis piétinent la loi et quand leurs responsables iront dans une wilaya pour y animer un meeting, c'est toute la wilaya qui est bloquée», déplore-t-il.