Officiellement, les candidats n'ont plus le droit de faire campagne depuis dimanche après minuit, mais il leur reste encore leurs permanences pour séduire. Comme des médecins de garde, les candidats font toujours campagne, en se servant, depuis lundi, de leurs permanences électorales pour effectuer les derniers réglages et tenter de rallier, à leur cause, les citoyens indécis. Plus que des bureaux de campagne, les permanences sont considérées par les formations politiques et les candidats en lice pour les élections du 29 novembre comme des vitrines et des lieux de rendez-vous incontournables pour aller à la rencontre des électeurs. Peu importe le prix, certains partis auraient loué des milliers de bureaux pour marquer leur présence et faire campagne dans les 48 wilayas du pays. Dans les grandes villes, ils ont ouvert plusieurs permanences rien que pour être présents dans tel ou tel quartier. A tel point que beaucoup de gens se sont interrogés d'où les candidats ou les partis qu'ils représentent vont-ils puiser tout cet argent destiné au financement de leur campagne électorale Ce n'est pas avec les cotisations des militants ou des adhérents qu'ils le feront, en tout cas. La loi relative au régime électoral a plafonné à 1 million de dinars le financement de la campagne par candidat. A la condition express que ce dernier obtienne 20% des suffrages exprimés. Dans l'article 208 de ladite loi, il est stipulé que «les listes des candidats aux élections ayant obtenu au moins 20% des suffrages exprimés peuvent obtenir un remboursement de 25% des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé. Ce remboursement est versé au parti politique sous l'égide duquel la candidature a été déposée.» Les candidats briguant un mandat que ce soit au niveau des APC, des APW ou de l'APN peuvent recevoir des dons émanant de notables ou de citoyens algériens pour financer leur campagne, mais la loi exclut du champ les pays étrangers et les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère. En cas d'infractions de la loi, les auteurs risquent gros et encourent des peines pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement. Concernant justement les infractions, on a assisté, durant la campagne, à de nombreux dépassements dont beaucoup relèvent de la justice. Selon son président, la Commission nationale de supervision des élections a été destinataire de 600 saisines dont 356 sont considérées comme étant fondées. La plupart ont trait à l'affichage et au non-respect de la réglementation en la matière. M.Boudi a indiqué que 30 saisines ont été transférées au parquet parce que, précise-t-il, elles relèvent toutes du pénal. Reste à savoir, maintenant, quelles incidences elles vont avoir sur les élections, d'autant que moins de vingt- quatre heures nous séparent du jour J et que la justice n'aura pas suffisamment le temps pour examiner, puis se prononcer sur toutes les questions. Pour les plaignants, il y va de la crédibilité de la Commission et surtout du scrutin dont beaucoup disent qu'il constitue un tournant dans la vie politique du pays et que c'est un passage obligé pour asseoir définitivement les réformes et la démocratie chères aux Algériennes et Algériens.