Une voiture piégée a explosé lors de funérailles hier dans une banlieue de Damas favorable au régime faisant 12 morts, au moment où l'armée bombardait des quartiers de la capitale et la ville d'Alep pour tenter de venir à bout de la résistance des rebelles. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), au moins 13 civils, dont deux femmes, ont péri dans le pilonnage violent par les troupes du régime du village de Kafar Nabel où, selon une vidéo postée par des militants, des dizaines d'habitants peinaient à retirer les corps des décombres. Face à la recrudescence des violences, le nombre de Syriens fuyant vers les pays voisins continue de grossir, la communauté internationale cherchant à trouver les moyens de les aider, faute d'un consensus sur un règlement du conflit qui ensanglante la Syrie depuis plus de 17 mois. Dans cette guerre, les belligérants ne semblent pas prêts de céder : le régime du président Bachar Al Assad est déterminé à en finir avec les rebelles qualifiés «de terroristes à la solde de l'étranger» et l'opposition exige le départ de M. Assad du pouvoir. Sur le terrain, les civils sont pris entre deux feux. Selon la télévision d'Etat, 12 personnes ont été tuées et 48 blessées dans un attentat à la voiture piégée au milieu de funérailles à Jaramana, dans la banlieue sud-est de Damas. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a souligné que les funérailles étaient organisées pour deux partisans du régime et que les habitants de Jaramana soutenaient majoritairement le pouvoir. Cette attaque intervient alors que les opérations de l'armée visent désormais la ceinture est de Damas, où sont retranchées les brigades d'élite de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles), selon un commandant insurgé à Damas. L'armée, appuyée par des chars et des hélicoptères, a pilonné la région d'Al Ghouta que les habitants fuyaient en masse, a précisé l'OSDH. Elle a aussi bombardé Harasta et Irbine, selon le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place. Les quartiers de Zamalka, Qaboun, Jobar, Aïn Tarma, Al Hjeira, dans l'est de la capitale, ont été aussi la cible d'un violent pilonnage. Damas et Alep sous le feu
Des affrontements avaient également lieu à Jobar et Zamalka où des habitants ont fui devant les assauts de l'armée, selon ces militants. Sur l'autre grand front, à Alep (nord), des bombardements continuaient de viser, selon l'OSDH, les bastions des rebelles, engagés depuis plus d'un mois dans une bataille cruciale pour cette métropole commerçante. Selon les médias officiels, l'armée a tué des «dizaines de mercenaires terroristes» et saisi des quantités d'armes à Alep, où plusieurs quartiers «ont été nettoyés des terroristes avec l'aide des habitants» dont celui d'Al Izaa. Dans le village de Kafar Nabel près d'Idleb, sous le feu de l'armée, les habitants tentaient de secourir les blessés bloqués sous les décombres ou retiraient des corps en lambeaux, selon les militants du CGRS. «Des martyrs et des blessés sont toujours bloqués sous les décombres» et le nombre des morts va augmenter. Hier, au moins 37 personnes ont péri dans les violences à travers le pays, dont 22 civils, 11 rebelles et 4 soldats, selon un bilan provisoire de l'OSDH qui ne tient pas compte des 12 morts de l'attentat.