Nous avons une société civile éclatée avec des courants politico-idéologiques contradictoires Nous avons une société civile éclatée avec des courants politico-idéologiques contradictoires qui la traversent et les relations complexes à la société ajoutent à cette confusion. Pour les résultats avalisés par le Conseil constitutionnel le 24 mai 2012, le nombre d'électeurs inscrits a été de 21 645 841. Le nombre de votants de 9.339 026, et avec le nombre de suffrages exprimés une participation officielle de 43,14% avec un nombre de bulletins nuls de 1.704.047. Je pense que le ratio le plus significatif est le nombre de voix obtenues par rapport aux inscrits. Ainsi, pour le FLN, le nombre de suffrages recueillis a été de 1.324.363 voix pour 208 sièges. Le ratio suffrages recueillis sur le nombre d'inscrits a été de 6,11%. Quant au RND, le nombre de suffrages recueillis a été de 524.057 voix pour un nombre de sièges de 68. Le ratio suffrages recueillis sur nombre d'inscrits de 2,42%. Pour la liste de l'Alliance Algérie verte, le nombre de suffrages recueillis a été de 475.049 voix pour un nombre de sièges obtenus de 50. Pour cette Alliance composée de trois partis islamistes, le ratio suffrages recueillis sur nombre d'inscrits de 2,19%. Pour les autres partis limitrophes, le Front des forces socialistes dont le nombre de suffrages recueillis a été 188.275 voix pour un nombre de sièges obtenus de 27, le ratio suffrages recueillis sur nombre d'inscrits de 0,86%. Le Parti des travailleurs a eu 26 sièges, le nombre de suffrages recueillis a été de 283.585 voix et le ratio suffrages recueillis sur nombre d'inscrits de 1,31%. Si l'on calcule le nombre de voix d'abstention (12.307.800) plus les bulletins nuls, (1.704.047), plus les partis n'ayant obtenu aucun siège (1.366.656), nous aurons un total de voix de 15.378.503 voix. Une population sous-représentée Sur un nombre d'inscrits de 21.645.841 donc 71,04% de la population algérienne ne sont pas représentés par rapport au fichier électoral officiel. Mais fait intéressant pour l'Office national des statistiques (ONS), dans sa note du 22 mai 2012 le nombre d'Algériens en janvier 2012 est de 37,1 millions et le nombre d'adultes en Algérie est de 23.373.000. L'on en déduit que 1.727.159 adultes algériens n'ont pas été inscrits sur les listes électorales. Ainsi, ces personnes non inscrites, ajoutées au total des abstentions et des bulletins nuls, nous avons 17.105.6627 soit 79,02% des électeurs potentiels qui ne sont pas représentés à l'APN. Qu'en a-t-il été pour les élections locales du 29 novembre 2007? Pour l'APW, les inscrits représentaient 18.446.626 pour un nombre exprimé de 7.022 984 soit un taux de participation de 43,45%. Le FLN a eu 2.102.537 voix (32,14%), le RND 1.426.918 (21,89%) et HMS 940.141 (15, 00%) soit un total de 69,03%. Par rapport aux inscrits, le FLN représente 11,40%, le RND 7,73% et le MSP 5,09% soit un total de 24, 52%. Pour les APC, il y a eu 8132.542 votants soit un taux de participation de 44,09%. Le parti FLN a obtenu 30,05% par rapport au nombre de votants, le RND, 24,50%, HMS, 842 644 voix (10,69%. Par rapport aux inscrits, le parti FLN représente 11,36%, le RND 8,68% et HMS 4,56% soit un total de 24,60% presque semblable à l'APW. La moyenne arithmétique, élections législatives et locales, des partis du FLN/RND et HMS a donné ainsi 18,85%, soit à peine le un cinquième par rapport aux inscrits et toujours selon les données officielles du ministère de l'Intérieur.. Les leçons à tirer Premièrement: du fait du mode de scrutin, éliminant les petits partis, étant souhaitable, une dose de proportionnel. Avec ce mode de scrutin depuis des décennies, nous avons des résultats qui ne reflètent aucun changement; ils donnent la même composante politique que les élections passées puisque le RND est un appendice du parti du FLN. Deuxièmement: une démobilisation importante de la population, plus accentuée pour la jeunesse traduisant le manque de confiance entre l'Etat et le citoyen. Et le grand problème face au terrorisme bureaucratique rentier est comment rétablir cette confiance. D'où l'urgence de revoir globalement le fonctionnement, tant du système politique et économique, que le fonctionnement du système partisan. Nous avons un système partisan inefficient. En effet, la Constitution de 1989 et la loi du 5 juillet de la même année ayant consacré et codifié le droit des citoyens à créer des partis politiques, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l'occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l'Etat. La troisième leçon est de réorganiser sur des fondements démocratiques la société civile évitant l'instrumentalisation de l'administration si l'on veut mettre en place ces réseaux intermédiaires efficaces entre l'Etat et le citoyen, renvoyant d'ailleurs à une réelle décentralisation sur le plan politique et économique. Nous avons une société civile éclatée avec des courants politico-idéologiques contradictoires qui la traversent et les relations complexes à la société ajoutent à cette confusion, qui est en grande partie liée au contexte politique actuel, rendant impérative une réflexion collective. La quatrième leçon est le changement urgent de cap de la politique socio-économique actuelle qui a montré clairement que les impacts économiques et sociaux sont limités malgré une dépense monétaire sans précédent depuis l'indépendance politique (500 milliards de dollars entre 2001/2014): toujours en 2012, 98% d'exportations d'hydrocarbures et important 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées, les réserves de change de 193 milliards de dollars au 1er septembre 2012, étant une richesse virtuelle...