Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a refusé, hier lors d'une conférence de presse, toutes les accusations des partis politiques concernant le vote massif des corps constitués, notamment des militaires. Ces derniers, selon le ministre de l'Intérieur «ont le droit de voter, y compris collectivement», quand deux conditions sont réunies, à savoir être résident dans la commune où ils ont voté depuis plus de six mois et être rayés du fichier électoral de leur commune d'origine. Acculé par les accusations des partis politiques de l'opposition, le ministre a brandi cet article de loi pour expliquer que «lorsque ces deux conditions sont réunies, personne n'a le droit de les empêcher de voter». Pourtant, quelques semaines avant le déroulement de ces élections, le ministre a rassuré les partis, affirmant que les militaires voteront uniquement par procuration ou dans leurs communes d'origine, sans faire aucune allusion à cette possibilité de «vote collectif». Lors de sa prestation d'hier, M.Ould Kablia a usé d'un autre ton pour défendre les militaires, précisant qu'ils «sont en mission opérationnelle». «Les membres de l'armée sont des citoyens et ont le droit à la citoyenneté et au devoir de voter (...) le commandement de l'Armée s'est interdit d'intervenir auprès d'eux pour orienter leur vote», a-t-il encore dit. Sur un autre plan, le ministre s'est félicité de la réussite des élections locales de jeudi passé, malgré quelques anomalies. «C'est le deuxième test passé par l'Algérie dans de bonnes conditions dans le cadre des réformes du chef de l'Etat», a-t-il dit. Le ministre a reconnu que le scrutin était entaché de quelques incidents et dépassements mais qui ne sont pas, a-t-il ajouté, «à même d'influer négativement sur le déroulement et les résultats des élections». Concernant le cas de fuite des bulletins de vote FLN à Souk Ahras, le ministre a indiqué que l'enquête est en cours, précisant que ce n'est pas le FLN qui est derrière cette fuite mais «des parties qui veulent casser le FLN». M.Ould Kablia qui a estimé que le taux de participation de 44% est un taux stable a indiqué que «ce chiffre est vrai». «La vérité est le taux de participation pour les élections en Algérie entre 30 à 40% et on est sorti des 60 et 70% mais pour l'élection présidentielle, c'est une autre histoire», a-t-il avoué, comme pour reconnaître que les taux de participation des élections passées a été gonflé. Quant au faible taux de participation au niveau de la capitale (26%), le ministre a expliqué qu'il était connu que les Algérois ne votent pas trop.