Au chef-lieu de wilaya, le FLN est l'unique prétendant à la présidence, mais doit tisser une alliance pour gérer convenablement. En attendant, l'étude des cinq recours déposés au niveau de la commission juridique de supervision des élections à Béjaïa, l'élection des présidents des Assemblées locales, prévues dans les 15 jours qui suivent la proclamation des résultats des élections, reste suspendue dans la majorité des communes aux alliances entre les listes élues. A Béjaïa, seules sept communes peuvent prétendre échapper au jeu d'alliances. Il s'agit des communes de Tinebdar, Taourirth Ighil, Ouzelaguen, Amalou, Tazmalt et Darguina où les listes ont obtenu la majorité absolue, qui lui permettent non seulement d'élire leur candidat facilement mais également d'installer et dans les mêmes conditions, les démembrements de base des Assemblées, entendre par là les différentes commissions communales. Dans d'autres communes, la situation se complique un peu notamment pour la gestion des affaires locales. Si pour la candidature au poste de maire, la situation est claire, il n'en demeure pas moins que pour la gestion, le jeu d'alliance s'impose. Le cas de la commune de Béjaïa est assez illustratif. Le FLN, qui est arrivé en tête avec 14 sièges, est la seule liste à détenir plus de 35% des sièges donc à avoir droit à la candidature à la présidence de l'Assemblée. Ceci conformément à la loi qui stipule que «si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat». Conséquemment, le FLN reste l'unique parti a pouvoir briguer le poste de maire, mais cela ne suffit pas pour gérer l'Assemblée dans des conditions meilleures. Pour ce faire, il doit tisser une alliance avec une autre liste afin d'éviter les blocages. A ce titre, la situation se clarifie nettement à Béjaïa. Hier, le chef de file du PT n'a pas écarté cette éventualité. Laquelle éventualité a été déjà soulevée lors d'une conférence de presse animée lors de la campagne électorale. «Nous n'allons travailler qu'avec ceux qui auront pour seul et unique intérêt la commune de Béjaïa», avait déclaré la tête de liste du PT, M. Allaoua Mouhoubi. Si cette alliance se confirme, la prochaine équipe aux commandes de la municipalité aura, pour ainsi dire, l'occasion de poursuivre les efforts entrepris déjà lors du précédent mandat pour l' amélioration des conditions de vie dans la cité. Si pour la commune du chef-lieu, la situation n'est pas trop risquée, c'est loin d'être le cas dans de nombreuses municipalités de la wilaya. Dans certaines APC aucune liste n'a obtenu plus de 35% des sièges. «Si aucune liste n'a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat», selon les dispositions de l'article 80 de la loi organique portant régime électoral. C'est le cas, par exemple, à Béni Maouche où le RCD, le FFS, le MPA, le RND et le PT se partagent les sièges et aucune liste ne dépasse les 35% des sièges. Logiquement chaque liste peut prétendre au siège du maire. Mais en solo, ça ne sera pas facile d'y accéder ce qui contraint alors à des alliances qui peuvent s'avérer parfois contre-nature. L'élection du maire aura lieu à bulletins secrets. Le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix sera déclaré maire. Les dispositions de loi préviennent toutefois que «si aucun des candidats classés premier et deuxième n'a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé dans les 48 heures qui suivent et est déclaré élu le candidat ayant obtenu la majorité des voix». En cas d'égalité des voix, le candidat le plus jeune sera déclaré président de l'APC. La bataille électorale n'est donc pas encore terminée. La réforme de la loi électorale n'a pas mis fin définitivement aux sempiternels blocages qui ont miné certaines Assemblées lors du précédent mandat. Le jeu des alliances pour détenir la présidence de l'APC ou encore pour la gérer est le maître-mot présentement. Il reste à savoir si dans ce jeu l'intérêt collectif prédominera ou ça sera encore les tiraillements qui prendront le dessus. Un nombre très important de circonscriptions restent en ballottage, autant pour l'élection du maire que pour la mise en place des démembrements de base de la commune. L'heure était depuis hier aux tractations et négociations de coulisses.