En sus de son aspect purement technique, l'escale bruxelloise du ministre algérien recèle un aspect hautement humain. Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, se rendra demain à Bruxelles, pour prendre part à la 7e session du Conseil d'association Algérie-Union européenne (UE). Au menu de cette rencontre, l'«évaluation des relations de coopération bilatérale et les perspectives de leur promotion à la lumière des résultats positifs réalisés dans différents domaines de coopération, depuis la dernière session du Conseil d'association», affirme Ammar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La visite de Medelci intervient un mois après l'accord portant révision du calendrier du démantèlement tarifaire de l'Accord d'association signé en 2005. Alors que l'ancien accord visait à instaurer graduellement une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne d'ici à 2017, le nouvel accord prévoit un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par l'Algérie. L'agenda de Medelci s'annonce chargé. Au menu, l'on prévoit, en particulier, la création d'un sous-comité au dialogue politique, sécurité et droits de l'homme et la conclusion des accords dans les domaines de la révision du démantèlement tarifaire au titre de l'Accord d'association et de la recherche scientifique, technologique et d'innovation, ainsi que la signature par l'Algérie de la convention Pan-Euro-Méditérranéenne sur les règles d'origine préférentielles et l'engagement des discussions exploratoires sur la nouvelle politique européenne de voisinage. Cette session sera, en outre, l'occasion pour les deux parties de «se concerter et d'échanger leurs vues sur les récents développements intervenus en Algérie et dans l'UE, ainsi que sur les mutations en cours dans la région». Certes, Medelci rendra compte à l'UE des efforts entrepris par Alger en vue de réaliser une meilleure intégration maghrébine, un leitmotiv désormais ressassé par l'UE. La situation au Mali et dans la région du Sahel et d'autres questions d'actualité d'intérêt commun seront également étudiées par les deux parties. Dans ce contexte, l'Algérie ne manquera pas de réitérer son souhait de voir ses relations avec son partenaire européen «gagner en qualité et en intensité», et également pour «plaider en faveur d'une coopération globale fondée sur un dialogue régulier, fort et serein, un partenariat économique gagnant-gagnant qui favorise l'exploitation des avantages comparatifs et la diversification de son économie». Il sera question aussi du «renforcement de la dimension humaine génératrice d'une meilleure circulation des personnes et d'un rapprochement entre les peuples des deux parties», a, par ailleurs, signalé le porte-parole du MAE. Et c'est justement ce dernier point qui semble être finalement pris en compte par les responsables algériens et européens et ce, suite à l'insistance de nombreux observateurs et autres experts qui n'ont eu de cesse de rappeler: «Nous sommes pour une coopération équilibrée, pour un flux dans les deux sens et un véritable transfert de technologie. Toute coopération juste a pour souci premier le respect de la liberté de circulation des personnes.» Cette 7e session du Conseil d'association intervient après la récente visite effectuée en Algérie par Mme Catherine Ashton, Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Elle dénote de «la vitalité et du dynamisme qui caractérisent les relations de coopération et de partenariat entres les deux parties et leur volonté de concrétiser la dimension stratégique qu'elles entendent imprimer à ces relations». Cette session sera sanctionnée, comme à l'accoutumée, par la publication des déclarations algérienne et européenne, rappelle-t-on.