Les musiciens de l'Afrique du Sud Après l'Afrique du Sud, le Mexique et l'Espagne, c'est la chorale de chambre de l'Institut supérieur de musique syrien qui a clôturé cette soirée en apothéose. Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzy a accueilli, samedi soir trois formations musicales des plus savoureuses. La premier nous est venue de l'Afrique du Sud, comme quoi il n'y a pas que la violence là-bas mais on écoute aussi de la belle musique classique, en Afrique du Sud. Une image qui parvient à casser les clichés que l'on se fabrique aisément de ces pays! hélas. Le quintette Ionians était formé de musiciens jouant des instruments à cordes. Ils ont gratifié le public d'un programme musical inspiré des oeuvres universelles de musique symphonique. Son objectif majeur est de présenter, de protéger et de promouvoir les expressions musicales des chorales de l'Afrique du Sud. D'ailleurs, à un moment donné, chose étonnante, le groupe poussera un refrain dans une langue qui n'est ni le français ni l'anglais, comme appoint à sa musique. Le quintette Clàsico de Mérida du Mexique a charmé l'assistance, d'abord par la grâce des deux demoiselles musiciennes, ensuite par sa belle musique douce et intense à la fois qui enroba l'atmosphère. Pour sa part, le quartette Francisco de Goya d'Espagne a donné à voir et à écouter de la savante musique classique bien rafraîchissante, exécutée avec finesse et talent par des jeunes qui n'ont pas démérité. Et c'est la chorale de chambre de l'Institut supérieur de musique syrien qui a clôturé cette soirée en apothéose. Créée en 2001, à Damas, cette chorale était composée de choristes syriens lesquels ont interprété des chants hymne à la paix et à l'amour. Les sopranos, altos, ténors et basses de la chorale, accompagnés de musiciens jouant des instruments propres à la musique symphonique: clarinette, hautbois et violoncelle, entre autres, dégageaient beaucoup d'émotion alors qu'ils interprétaient des morceaux puisés dans le patrimoine musical syrien et autres palestinien et irakien. Dirigé par le maestro syrien Missak Baghboudarian, l'ensemble choristes-musi a débuté le programme par El Hiloua Di (La Belle), une des oeuvres du célèbre compositeur égyptien Sayed Darwich, arrangée sous forme polyphonique par le musicien syrien Edouard Torikian. D'autres chansons du terroir syrien et même irakien et palestinien, comme Ha El Asmer Ellon (Le beau brun), Talaa min Beite Abouha (Elle sort de la maison) et Talou Habayebna (Nos amis sont arrivés), dont les airs sont tantôt lents, tantôt vifs et proches de la Dabka libanaise pour certains, ont été chantées à quatre voix avec succès, face à un public envoûté. Un hommage a été rendu à la Palestine par l'interprétation de Zahrat El Madaen (La fleur des cités), célèbre oeuvre des frères Rahbani dédiée à Al Qods occupée et rendue éternelle grâce à la voix angélique de Faïruz. Emu, le public lui a consacré une standing ovation. Pour rappel, le 4e festival culturel international de musique symphonique se poursuivra jusqu'au 12 décembre. 23 pays participent à cet événement culturel inscrit cette année dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. La Chine est l'invité d'honneur de cette édition dont le programme comprend aussi des conférences thématiques et des masters class destinés notamment aux étudiants des instituts nationaux de musique, qui auront lieu à l'Institut national supérieur de musique (Insm). Un concert animé par un orchestre multinational dirigé par le maestro japonais Hikotaro Yazaki est prévu pour la cérémonie de clôture du festival qui sera une occasion pour honorer des artistes algériens ayant excellé dans le monde de la musique classique. Tradition annuelle,le festival culturel international de musique symphonique est devenu un rendez-vous incontournable dans le paysage artistique algérien, très bien fréquenté par le public.