A peine lus, les termes de la circulaire ont été contestés par de nombreux intervenants. Coup de théâtre hier à Béjaïa. L'élection et l'installation du président de l'Assemblée populaire communale de wilaya de Béjaïa n'ont pas eu lieu. Elles ont fait l'objet de suspension. Il en sera vraisemblablement de même pour toutes les autres séances programmées à cet effet, jusqu'à ce que la clarification du ministre de l'Intérieur parvienne aux autorités locales concernant, notamment le calcul de la majorité absolue. Ce sont là les termes du dernier télégramme parvenu à la wilaya, hier, aux environs de 11 heures 3 minutes. Un télégramme qui annule la circulaire de la discorde parvenue, elle aussi, par télégramme N° 3561 du 8 décembre 2012 pour déterminer le calcul de la majorité absolue. A peine lus, les termes de la circulaire ont été contestés par de nombreux intervenants, notamment les élus du FFS, qui les ont qualifiés d'«Anti-démocratique». Le texte du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales précise que la majorité absolue est calculée sur la base de la division du nombre de sièges de l'Assemblée par deux, en arrondissant le résultat à l'entier supérieur auquel on ajoute un siège. Pour la wilaya de Béjaïa, une majorité absolue est calculée suivant la division de 43 sièges pour obtenir une majorité de 21 sièges et demi, arrondi un chiffre à l'entier supérieur, cela donnera 22 sièges et lorsqu'on ajoute un siège on obtient une majorité de 23 sièges. Ce que contestent les élus du FFS, estimant que suivant un calcul arithmétique très simple, la majorité absolue qui découle de la division du nombre de sièges de l'APW s'établit à 22 sièges. Pour les élus du FFS, qui ont déjà eu à briguer la présidence de cette Assemblée suivant une majorité de 22 sièges, c'est l'indignation totale. Certains iront jusqu'à accuser le wali d'être derrière cet état de fait. Ce dernier répliquera qu'il ne faisait qu'appliquer une circulaire du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, c'est-à-dire sa tutelle et qu'il n'est aucunement responsable de la situation qui en découle. Les débats, qui s'en suivront, seront des plus houleux et se singulariseront par un duel entre le chef de l'exécutif qui tente de convaincre de la nécessité de passer au vote et la majorité FFS, qui demande une suspension de la séance pour exiger des clarifications au département de l'Intérieur. Chose qu'ils obtiendront une heure après. Trente minutes après, la séance reprend. Le wali annonce un nouveau télégramme qui annule les dispositions de la circulaire concernant l'élection des présidents d'APC et APW en attendant les clarifications supplémentaires. Cela ne l'a pas pour autant empêché de constituer le bureau provisoire pour la séance. Alors que le plus âgé et les deux plus jeunes des élus à l'APW prennent place, la majorité FFS revient à la charge pour demander le report de l'installation. Un échange de mots désobligeants s'engage entre un élu du FLN et celui du FFS qui refuse la proposition. Ils s'accuseront mutuellement de «colonialiste». Il aura fallu que le président de séance, d'obédience FFS, intervienne pour estimer qu'il est impossible de procéder à quoi que ce soit tant que les clarifications mentionnées dans le télégramme ne sont pas parvenues et décide de lever la séance. Il est utile de noter que plusieurs assemblées ont été déjà installées durant la journée du samedi sur la base de la circulaire contestée. D'autres Assemblées au niveau national ont été également installées sur la même base. A Béjaïa, le reste du programme établi à cet effet reste suspendu aux clarifications que le ministère de l'Intérieur devrait donner dans les plus brefs délais. Encore une fois, la wilaya de Béjaïa s'illustre par une singularité, qui risque de la mener tout droit au blocage.