L'administration poursuit l'installation des Assemblées communales issues des dernières élections communales. Au niveau de l'Assemblée populaire de wilaya, la situation a beaucoup évolué par rapport à la première tentative d'installation avortée avant-hier, M.Brahim Meziane, tête de liste FFS est depuis hier le nouveau président de l'APW de Béjaïa. Après la discorde née de la lecture des dispositions de calcul de la majorité absolue, les 43 élus se sont de nouveau retrouvés hier avec un nouveau obstacle lié aux bulletins de vote. Un obstacle qui sera vite dépassé. La majorité relative du FFS a exigé une élection à double bulletin, l'un comportant l'option «oui» et l'autre l'option «non». Elle obtiendra gain de cause permettant au scrutin de se tenir enfin. Le nouveau P/APW a été élu avec une majorité de 22 voix contre 21 sur les 43 que compte cette Assemblée. L'accord passé entre le RCD, le FLN et le RND pour une présidence RCD contre des vice-présidences et le report des voix du RCD au FLN lors des élections pour le renouvellement du sénat le 29 du mois en cours n'a pas fonctionné. Les cadres du RCD ont mis à l'index leurs ex-militants convertis dans d'autres partis pour avoir trahi l'alliance en question. C'était aussi le cas des responsables du RND qui n'ont pas manqué de relever cette «trahison», mettant en branle des sanctions à l'encontre de ceux qui ont désobéi aux instructions de leur parti. D'autres installations ont eu lieu dans d'autres communes de la wilaya. Là où des listes avaient obtenu des majorités absolues ou relatives, on a assisté à de véritables plébiscites des maires. C'était le cas hier à Tinebdar, où le maire sortant, Brahim Benadji a été élu avec une écrasante majorité des voix. Avant-hier en fin de journée, le FLN avait repris officiellement les commandes de la municipalité du chef-lieu de Béjaïa. Le candidat du parti de Belkhadem, en l'occurrence Hamid Merouani, a été confirmé au poste du maire avec 30 voix sur les 33 que compte cette Assemblée dans une ambiance qui n'a d'égale que les espoirs placés en cet homme sans qui le FLN n'aurait pas pu reconquérir cette ville pour la 3e fois consécutive. «Je mesure toute la responsabilité de ce poste et je travaillerai avec tous les élus sans exception ainsi qu'avec le mouvement associatif pour redonner à Béjaïa son lustre d'autant», nous a-t-il déclaré. A Tibane et Tifra, ce sont également les maires sortants, dissidents du FFS, qui ont été reconduits avec des majorités confortables à même de leur permettre de mener à bien les affaires locales. A Sid Aïch et Akfaou, des alliances contre nature ont porté, après d'âpres négociations le FFS aux commandes de ces localités, perdues respectivement par le FLN et le RCD. Dans ces deux localités, les élus du RCD ont outrepassé les instructions de leur parti pour se rallier avec le FFS et le porter au pouvoir local. Jusqu'à hier, l'administration a réussi à installer pas moins de 20 Assemblées locales dans des conditions plus au moins normales. Les dispositions du Code communal ont été respectées scrupuleusement. Les choses ont visiblement mal tourné pour certains partis et bien pour d'autres. Dans les communes où aucune majorité n'est dégagée, le jeu d'alliance a profité au parti d'Aït Ahmed, qui a renforcé son score qui s'est établi au lendemain du 29 novembre dernier. Le jeu des alliances s'est fait au détriment du FLN qui n'a pu glaner qu'une APC supplémentaire par rapport à son score initial. Il reste à savoir si ces alliances, un peu baroques, vont résister à l'épreuve des faits, en l'occurrence le moment où des décisions seront prises en rapport avec l'identité politique des partis alliés et les programmes respectifs.