Les premières opérations ont concerné des écoles de trois quartiers d'Oran, en l'occurrence Haï Sabah, Sidi El Bachir et El Hassi. La violence dans le milieu scolaire semble constituer l'objet d'un débat sérieux entre les acteurs concernés qui visent la prise des mesures devant aboutir à des résultats palpables. Traiter le mal par le mal est la mise en oeuvre par les responsables locaux de l'éducation en collaboration avec les services de la santé. En effet, des élèves ayant exercé des violences sur leurs camarades laissent tomber leurs anciens comportements pour se mobiliser en animant des campagnes et des actions qui entrent dans le cadre de la lutte contre la violence dans le milieu scolaire. Ces derniers, au nombre de 92 écoliers des paliers moyen et secondaire, dans une sorte de communion, sont entrés en contact avec les élèves scolarisés pour débattre d'une seule et unique problématique: la violence à l'intérieur et près des établissements scolaires. Ces animateurs en herbe sont guidés par des conseillers pédagogiques et des psychologues. L'idée a germé à la faveur de la recrudescence du phénomène dans les écoles. Outre la sensibilisation sur la gravité de la violence entre écoliers, l'action vise à juguler le fléau qui devient très inquiétant. Selon les résultats d'une étude effectuée en 2010 par la direction de la santé et de la population de la wilaya, la situation a été très alarmante. «L'expérience de lutte contre la violence en milieu scolaire a donné des résultats positifs», se sont réjouis les responsables de la direction de la santé et la population de la wilaya d'Oran. En attendant sa généralisation sur l'ensemble des établissements d'Oran, les premières opérations ont été lancées dans les écoles de trois quartiers d'Oran en l'occurrence Haï Sabah, Sidi El Bachir et El Hassi. Dans cette expérience, 92 élèves, animateurs principaux, ont reçu des formations de 14 mois axées exclusivement sur la lutte contre ce fléau, la prise en charge de la victime et de l'agresseur. Les animateurs ont eu à exhiber des photos des élèves victimes de violence et de ceux qui ont eu un comportement violent, des chansons prônant la paix, des dépliants et des affiches qui décrivent la gravité du phénomène et autres moyens pédagogiques pouvant intéresser la population scolaire. Ce n'est un secret pour personne, la violence en milieu scolaire a, irréfutablement, gagné du terrain. Etant donné que la lutte brutale ne peut être fructueuse, le ton est désormais donné à la sensibilisation et la communication. Dans ce chapitre, les responsables locaux du secteur sont, dans cette nouvelle approche, fin prêts à l'ouverture, le mois de mai prochain, d'un bureau de médiation et de gestion des conflits. Le bureau sera domicilié dans le lycée Hamou Boutlélis, à Gambetta. En attendant, une équipe composée de conseillers d'orientation scolaire, de directeurs de lycée, d'inspecteurs de l'enseignement primaire, de médecins de santé scolaire et de psychologues, passera en formation dans le domaine de la médiation et ce, après l'organisation d'une rencontre de sensibilisation sur la médiation et la gestion des conflits. Dans cette démarche, il est prévu la mise en place de délégués de classes de première année du moyen et du secondaire pour les former comme médiateurs au niveau des bureaux qui seront ouverts dans les établissements scolaires. La création artistique se met de la partie. L'artiste Khalida Yousfi, qui a sorti des chansons dédiées exclusivement à la sensibilisation contre ce fléau, estime que la conjugaison des efforts entre les scouts, les parents d'élèves et l'école est plus qu'impérative. Dans la seule wilaya d'Oran, près de 7 000 cas de violence perpétrée contre le personnel enseignant et administratif ont été enregistrés durant l'année scolaire 2010-2011.