Le nouveau maire de la municipalité d'Akbou, deuxième ville de la wilaya de Béjaïa, n'a même pas eu le temps de savourer son élection. Elu mardi dernier à la faveur d'un scrutin à bulletin secret avec 12 voix contre 11 revenues au candidat adverse en l'occurrence M.Mouloud Salhi élu sur la liste indépendante «Akbou avant tout». M.Bensbaâ subit déjà la fronde de ses pairs regroupés au sein d'une alliance malheureuse lors de cette opération portant désignation du président de l'assemblée. «Suite à l'installation du président de l'APC d'Akbou, nous les élus de la coalition des listes MEN et des indépendants «Akbou avant tout» et un élu du RND, dénonçons la trahison d'un élu de la liste MEN, en l'occurrence Samir Abdelouhab qui a voté contre sa liste, malgré la signature de l'accord public co-signé par les douze élus de la coalition», écrivent les coalisés dans une déclaration rendue publique hier matin. Abderrahmane Bensbaâ est reconduit pour un 4e mandat. Il reprend les commandes de la commune d'Akbou après trois mandats successifs, ponctués par des démissions. Ce retour est considéré comme une «véritable surprise» dans la mesure où 12 élus avaient signés au lendemain du scrutin un protocole d'accord scellant une alliance autour du jeune Mouloud Salhi, issu du mouvement associatif. Le MEN et le RND se sont associés avec les élus de la liste indépendante, qui a émergé en tête au soir du 29 novembre avant de se faire surprendre par un revirement. Les élus de la liste MEN, ont exigé de cet individu de «démissionner immédiatement de l'Assemblée populaire communale d'Akbou» et ont affirmé dégager «toute responsabilité quant à d'éventuels dérapages et dépassements». En conclusion, l'alliance anti-Bensbaâ a appelé la population d'Akbou à «rester solidaire et mobilisée pacifiquement jusqu'au recouvrement de ses droits». Le nouveau maire de la ville d'Akbou a été élu sur la liste du PFP avec cinq sièges derrière Mouloud Salhi élus de la liste non partisane, qui a obtenu sept sièges. Il a été soutenu par les élus FLN et deux autres élus dont nous ignorons les noms des listes ou partis auxquels ils appartiennent. Dans la commune de Barbacha, le maire sortant du PST n'a pas été réélu par ses pairs. Un deuxième tour est prévu pour aujourd'hui. Les autres élus se sont opposés à la reconduction de M. Akrour. En effet, le RCD et le FLN ont obtenu trois sièges chacun, le FFS deux, le RND un, sur les 15 sièges de la localité, et ont opté sans aucun accord au préalable, à un vote contre. Le même cas s'est produit à Tamokra. Un deuxième tour et prévu pour aujourd'hui. En revanche, une coalition de deux listes indépendantes a reconduit M. Rachid Beldjoudi de la liste «continuité» aux commandes d'Ouzellaguène. Ce dernier a été réélu pour un deuxième mandat avec 10 voix sur 19. A Toudja. M.Meddour Med Améziane du FFS a été plébiscité par ses pairs du RCD, MPA, FLN, RND. Il a été élu avec 13 voix sachant que la commune compte 13 sièges. A Ferouane, M. Karim Aghilès, dissident, du FFS, a été reconduit avec 11 voix sur 15. Il est utile de noter qu'au cours du deuxième tour prévu, les listes minoritaires ouvrent le droit à la candidature. Décidément, le mode de scrutin retenu pour la désignation des présidences d'APC n'est pas pour arranger le fonctionnement des APC. Le deuxième tour, qui ouvre droit aux listes minoritaires de proposer une candidature est perçu comme une usurpation de la légitimité populaire. Le cas d'Akbou, qui a vu la liste majoritaire écartée de la présidence est à ce titre assez illustratif. Il en est de même dans de nombreuses APC, qui ne manqueront pas de renouer avec l'histoire de blocage qui avait longtemps miné les municipalités lors du précédent mandat.