«Cette visite sera certainement l'occasion d'échanges sur des thèmes qui nous préoccupent au plus haut point.» Le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, a déclaré que l'Algérie attend de la visite du président français, qu'elle soit «une contribution effective au partenariat d'exception» que les deux pays se sont engagés à bâtir ensemble. Dans un entretien exclusif au mensuel Arabies, publié dans son édition du mois de décembre, le chef de la diplomatie algérienne a souligné, que cette contribution passe par des partenariats industriels, un transfert de technologie et du savoir-faire français, un appui à la modernisation des cadres de gestion et un accompagnement dans l'entrée pleine et entière de l'Algérie dans la mondialisation. «L'Algérie attache le plus grand prix à ce partenariat qui vise à donner une assise plus large et plus diversifiée à notre économie», a-t-il indiqué. Cette visite, a-t-il ajouté, «sera certainement l'occasion d'échange sur des thèmes qui nous préoccupent au plus haut point», en particulier, a-t-il précisé, «ceux qui sont en rapport avec la situation actuelle dans notre région et la problématique du développement qui constitue une thématique prioritaire pour les peuples de notre continent». Sur la reconnaissance pour la première fois par un président français de la responsabilité des autorités françaises dans la tragique répression de la manifestation organisée le 17 octobre 1961, le ministre a estimé qu'«il est indéniable que le geste du Président François Hollande constitue un message politique important qui marque un pas vers la reconnaissance par la France de ce que fut réellement son histoire dans notre pays et des douloureux événements qui ont lourdement marqué cette histoire». Il a en outre souligné que l'Algérie «apprécie certainement» cette initiative qui confirme que les relations entre Alger et Paris «peuvent se consolider en jetant un regard politique lucide qui transcende les sujets tabous». Au sujet de la capacité de la France à devenir un partenaire économique privilégié de l'Algérie, le ministre a souligné que la France «est déjà le premier fournisseur de l'Algérie et ses investissements sont en mesure de favoriser la création d'emplois et d'accompagner notre développement économique et social». Il a également indiqué que celle-ci a toujours encouragé le partenaire français à se positionner par rapport au marché algérien en décidant de s'y implanter davantage. M.Medelci a déclaré, dans le même cadre: «Nous avons veillé à réunir les conditions pour attirer l'investissement étranger, et nous comptons sur l'engagement et le dynamisme des entreprises françaises pour renforcer leur présence dans notre pays». Au plan international et sur la question du Sahel, il a rappelé que l'Algérie «n'a eu cesse d'oeuvrer à la paix, à la stabilité et au développement de la région, ajoutant que «(...) pour un problème malien, la solution ne peut-être que malienne, elle devrait être articulée autour de la stabilité, de la sécurité et du développement». Il a souligné, à ce sujet, que l'engagement de l'Algérie dans la sous-région est bien antérieur au conflit libyen et à ses conséquences qui ont aggravé la situation d'instabilité et exacerbé la menace sécuritaire dans la région. Sur la vision de l'Algérie des nouveaux régimes islamistes dans certains pays arabes, le ministre a fait observer qu'un des principes de la politique étrangère de l'Algérie est «la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, notamment amis».