L'affaire a suscité un grand émoi dans la vallée de la Soummam Un patron d'un cybercafé et ses deux employés n'ont pas trouvé mieux que de filmer à leur insu leurs clients pour ensuite diffuser à large échelle des vidéos compromettantes. C'est l'affaire traitée jeudi par la police de la ville d'Akbou, une ville touchée de plein fouet par la délinquance et autres moeurs dégradantes, dont la prostitution. Les faits remontent à quelques mois. H.B, 44 ans, patron d'un cybercafé et ses deux employés (Z. N. et C. N.) âgés respectivement de 29 et 30 ans, louaient des cabines à de jeunes couples, qui élisent domicile pour un moment d'intimité. Ce sont ces moments que choisit le patron pour filmer ces clients. Les films sont ensuite largement diffusés. Une de leurs clientes tombe par hasard sur sa vidéo. Prises de panique, elle se rend au commissariat de la ville et dépose plainte. La police se saisit de l'affaire et ouvre une enquête qui débouchera rapidement à l'interpellation des trois suspects. Présentés devant le parquet, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont poursuivis pour «assistance à la prostitution d'autrui perpétrée par des auteurs multiples, création de lieu de débauche, outrage public à la pudeur, fabrication et distribution de films portant atteinte aux personnes». L'enquête demeure en cours pour récupérer toutes les vidéos. Quatre l'ont déjà été. Toutes les personnes en possession de ces vidéos seront interpellées. Cette affaire n'est pas la première du genre dans la ville d'Akbou parmi les divers méfaits enregistrés au quotidien. Des affaires liées à la prostitution sont légion dans cette région. Ces derniers mois, les mêmes services de la police judiciaire de la daïra d'Akbou ont réussi un véritable coup de filet en procédant au démantèlement d'un réseau d'incitation à la débauche au niveau d'une pizzéria à Akbou. Cette pizzéria appartient à une femme de 34 ans. Les policiers qui travaillaient sur des renseignements collectés après la mise sous surveillance du lieu, ont opéré une descente en plein jour pour arrêter un groupe de 13 personnes dont 8 femmes en flagrant délit de prostitution. Huit autres femmes, originaires de l'ouest du pays, ont été interpellées par la police lors d'une perquisition effectuée dans un hôtel du centre-ville d'Akbou. Les filles de joie ont été écrouées après avoir été présentées devant le procureur de la République près le tribunal d'Akbou. Le gérant de l'hôtel et l'agent d'accueil ont été également écroués pour complicité. Ils accordaient des chambres sans fiches de police. Les dizaines de préservatifs récupérés dans les différentes chambres ont été assez illustratifs de l'activité illégale pour laquelle les mis en cause sont poursuivis. Partant, c'est tout un gang spécialisé dans la prostitution qui tombe dans cette deuxième ville de la wilaya. Les réseaux de prostitution se multiplient impunément dans la ville d'Akbou ainsi que dans plusieurs autres coins de la wilaya de Béjaïa. Ces dernières années, des citoyens ne cessent de tirer la sonnette d'alarme depuis ce phénomène a débarqué au beau milieu de leurs quartiers. Les propriétaires d'appartements et de villas sans scrupules louent leurs biens à des réseaux de prostitution. Certains proxénètes et prostituées s'exhibent sans aucune crainte du voisinage ou des services de sécurité de la wilaya.