La fondation Anna Lindh lance un programme pour promouvoir l'éducation à la citoyenneté interculturelle en Algérie. La fondation européenne Anna Lindh pour le dialogue interculturel qui englobe 42 pays de la Méditerranée a lancé, hier à Alger, un nouveau projet intitulé «Dawrak-citoyens pour le dialogue». «Ce programme pionnier est lancé en réponse à l'historique réveil arabe, qui survient en temps opportun pour travailler avec les associations civiles de la région arabe», indique M. Andreu Claret, directeur exécutif de la fondation. «Notre objectif est de développer les capacités des organisations de la société civile et des acteurs les plus dynamiques impliqués dans le dialogue interculturel, en leur fournissant les outils et les compétences pour promouvoir le dialogue interculturel, le réseautage, la participation citoyenne en relation avec les défis de la diversité, de la démocratie et du développement», explique-t-il. Soutenu par un fonds de l'Union européenne de 3 millions d'euros, ce programme sera élaboré au niveau national et régional pour une période de 30 mois, soit de fin 2012 à fin 2014. Pour M.Andreu Claret, «le point focal consiste tout d'abord à lier les organisations de la société civile avec les institutions officielles et les autorités locales, en collaboration avec les réseaux nationaux Anna Lindh de la société civile et les gouvernements nationaux concernés». Selon les participants au séminaire sur la participation des associations à la vie publique en Algérie qui s'inscrit dans le cadre de partenariat entre la fondation Anna Lindh et le chef de file associatif algérien d'étoile d'Akbou en coopération avec le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant, Nada, ce programme s'efforcera de promouvoir le renforcement des capacités, les partenariats entre les initiatives citoyennes, les associations et les institutions traitant des questions communes liées à des défis majeurs du dialogue interculturel. Lors de ce séminaire, les représentants de la société civile se sont interrogé sur la faisabilité et les modalités de la mise en oeuvre de ce programme et autres initiatives en Algérie surtout après la promulgation de la nouvelle loi sur les associations ainsi que les difficultés bureaucratiques rencontrées lors des programmes d'échange. En réponse à ces préoccupations de la société civile, M.Debbihi Abdelmalek, secrétaire des Affaires étrangères à la direction générale Europe au MAE-Algérie a exprimé le soutien du gouvernement algérien au réseau algérien qui compte une cinquantaine d'associations et à cette fondation qui a une stratégie conforme aux aspirations de millions des jeunes de la région. Pour sa part, M.Abderrahmane Arar, président du réseau Nada a qualifié ce programme de bonne initiative et une preuve qu'il y a une ouverture sur l'internationale notamment que les dernières années l'Algérie a été absente de ce genre de rendez-vous. Il a expliqué ce retard par «la fermeture de la société civile algérienne à cause de la décennie noire qu'a connu notre pays» ce qui fait qu'il «faut du temps pour qu'elle puisse bouger et réparer tout ce qui c'est passé. Nous sommes en phase de reconstruction». Il convient, par ailleurs, de noter que le programme «Dawrak-citoyens pour le dialogue» sera mis en oeuvre en parallèle dans les pays arabes de l'Union pour la Méditerranée (UPM) à savoir l'Algérie, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie, le Liban et la Palestine.