C'est sous le rythme du karkabou et des danses traditionnelles du Sud que fut donné le coup d'envoi de la première rencontre des cultures des peuples des Déserts du monde. Au moment où le soleil déclinait, Timimoun, la ville rouge, sortait de sa torpeur samedi dernier et s'éveillait à l'accueil de la première rencontre internationale des cultures des peuples des Déserts du monde. Organisé par la fondation Déserts du monde en collaboration avec la wilaya d'Adrar, le Festival du cinéma de Cannes Junior, premier du genre l'association Imzad, le Marathon des dunes et le Réseau des poètes des déserts, a été inauguré en plein milieu de la sebkha de Timimoun où l'ouverture officielle fut donnée par un défilé des troupes artistiques participantes venant un peu de partout: Béchar, Adrar, Tindouf mais aussi du Mali, du Niger et de l'Egypte, avec l'attention d'un public conquis à ces danses mystiques, ses sonorités folkloriques africaines et notamment l'Imzad des Touaregs. Les cavaliers du désert, altiers, redoublaient de prestance face au regard ébahi des étrangers, notamment les hôtes du festival ; parmi eux, on peut citer le comédien français Charles Berling, le journaliste et écrivain Jean Daniel ainsi que les quelques ambassadeurs des pays membres et d'autres... Le son du karkabou et du baroud, couleur locale mais aussi empreinte culturelle de la région, battait son plein. Présidée par Chérif Rahmani, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, la fondation Déserts du monde voit grand. Grand à la hauteur des ambitions et les moyens qu'elle possède assurément. C'est lutter contre la désertification et favoriser l'épanouissement des savoir-faire traditionnels des peuples des déserts du monde. Toutefois, absent à l'inauguration car retenu pour des raisons d'ordre professionnel, Chérif Rahmani sera présent aujourd'hui à Timimoun ainsi que Jane Birkin, la marraine du festival de cinéma Cannes Junior de Chouikh. C'est donc le wali d'Adrar qui, dans son allocution d'ouverture, a remercié l'ensemble des invités pour leur présence soulignant l'intérêt de cet événement rassembleur qui incite au partage et à l'amitié entre les peuples des Déserts du monde, et souhaitant à juste titre que 2004 soit l'année de la paix et de l'amitié. Mme Mezoui, représentante des Nations unies, mettra quant à elle, l'accent sur les intérêts en commun qu'elle partage avec la fondation pour un développement durable et la valorisation de toute l'humanité dans ces espaces désertiques. Côté cinéma, c'est le film français Mon oncle de Jacques Tati qui ouvrira la 5e édition du festival international du film de jeunesse de Timimoun. Pas loin, au centre culturel de l'Oasis rouge, un groupe de musiciens traditionnels tentait de mettre un peu d'ambiance en cette froide soirée hivernale. C'est ainsi que Timimoun se réveillait tout doucement au rythme de ce festival. Un rythme d'une tempête d'animation éclair jusqu'à ce que les festivités s'achèvent, soit le premier janvier. Aujourd'hui seront projetés dans l'unique salle de Timimoun (Echaâb) six films, à savoir le Dictateur de Charlie Chaplin, Entre deux cyclones de Enriques Colona (Cuba 2003), les Temps modernes de Charlie Chaplin, Zamou l'homme des roseaux de Amer Alwan (Irak), Leyla ma raison de Tayeb Louhichi ainsi que la 2e série d'un court métrage du festival de Clermont-Ferrand. Parallèlement, cette journée placée sous le signe de la biodiversité des déserts, connaîtra plusieurs activités, notamment le lancement de l'aire protégée des déserts du monde (13.000 ha), plantation symbolique du palmier du peuple des déserts, l'inauguration du caravansérail ainsi que le départ de la première étape du 4e marathon international des dunes à partir de la Zaouiet Debagh. notre envoyée spéciale