Officiellement, ils sont quatre à s'être installés en Algérie, mais si l'on veut développer le commerce de détail, on aura besoin de dizaines d'autres hypermarchés. Nous ne savons pas si les organisateurs l'ont fait dans le but de mâcher le travail à la presse ou considèrent-ils, simplement, que les journalistes ne sont là que parce qu'ils doivent remplir un espace et peu importe pour eux si les informations qui leur ont été communiquées sont trompeuses et obéissent à une logique qui ne veut pas dire son nom. En nous remettant, hier, un document en guise de communiqué de presse, analysant les travaux d'un colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie, alors que ledit colloque n'avait pas encore commencé, on se demande pourquoi cette imposture qui sonne comme une manipulation grossière destinée à duper. On parle de 400 experts, alors que leur nombre n'aurait pas dépassé les 200. Dans le même communiqué, il est souligné «lors des différents échanges et travaux qui se sont déroulés tout au long de la journée, les participants ont relevé un certain nombre de propositions susceptibles de favoriser le développement du commerce en Algérie.» On parle «de pistes de réflexion, en citant l'accès au foncier industriel, l'accès facilité aux crédits d'investissements, l'amélioration des transports publics en termes de dessertes et d'horaires, etc, alors que personne n'avait encore pris la parole! Premier du genre, ce colloque organisé par la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, se veut un plaidoyer pour le développement du commerce de détail à travers, notamment l'ouverture de magasins de grandes surfaces et d'hypermarchés comme celui de Bab Ezzouar pour répondre à l'attente des consommateurs. Selon le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, A. Aït Abderrahmane, «outre le fait qu'elle réalise des économies d'échelle et une diminution des coûts de distribution grâce à la consommation de masse, la grande distribution peut constituer une incitation supplémentaire à la production nationale, par l'offre de débouchés, notamment.» Les pouvoirs publics semblent accorder une grande importance à la grande distribution, seul moyen pour satisfaire la demande sans cesse grandissante en matière de produits de première nécessité et éradiquer le marché de l'informel. C'est ce qu'a confié ce responsable à l'ouverture des travaux du colloque. «Eu égard à l'importance qu'accorde les pouvoirs publics à cette forme de commerce moderne, le ministère du Commerce a pris l'initiative d'encadrer cette activité par le biais du décret exécutif n° 12/111 du 6 mars 2012, fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales...», a-t-il déclaré. Parlant du dispositif, le conférencier a indiqué qu' «il vise à mettre fin progressivement aux dysfonctionnements qui caractérisent l'implantation désordonnée des espaces commerciaux et plus particulièrement les activités de distribution des produits aux stades de gros et de détail.» Pour la création et l' implantation des grandes et petites surfaces, il est exigé un certain nombre de conditions. Le supermarché doit disposer par exemple d'une surface de vente supérieure à 500 mètres carrés et inférieure à 2500 mètres carrés, alors que pour les hypermarchés, eux, doivent être dotés d'une surface de vente supérieur à 2500 mètres carrés. Quant «aux petites surfaces, de type supérette, celles-ci doivent disposer d'une surface de vente comprise entre 120 et 500 mètres carrés, cumulables en hauteur». Hôte du colloque, Rédha Hamiani, a axé sa communication sur «l'investissement dans les supermarchés ou hypermarchés organisés ou non sous forme de chaînes, apparaît très prometteuse». Selon lui, «cette évolution permet l'émergence d'un intérêt qui va croissant pour le secteur de la vente au détail et le développement du commerce à grande échelle».