Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé l'ONU et la communauté internationale à laisser les réfugiés palestiniens fuyant les combats en Syrie entrer dans les Territoires palestiniens. Le président Abbas a «demandé mercredi (hier) au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et à la communauté internationale de permettre à notre peuple en Syrie d'entrer en territoire palestinien, en raison de l'exposition des camps palestiniens au conflit sanglant en Syrie», a rapporté l'agence officielle palestinienne Wafa. M.Abbas a réitéré «la position palestinienne de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes», selon l'agence. Cet appel intervient après l'exode de milliers de résidents du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, qui compte 150 000 habitants, notamment vers le Liban, bombardé dimanche et mardi par l'aviation syrienne. La Syrie compte près 490 000 Palestiniens, en majorité venus du nord de la Palestine mandataire lors de la guerre israélo-arabe de 1948, rejoints par d'autres au fil des conflits, selon l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Selon des militants, une partie des membres de groupes armés palestiniens combattent au côté des troupes syriennes tandis que d'autres ont rejoint les rangs de la rébellion. Quelque 100.000 personnes ont fui le camp palestinien de Yarmouk à Damas à la suite des récents affrontements entre partisans du régime et opposants, a annoncé hier à Genève une responsable de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). «Les gens fuient toujours en masse», a ainsi déclaré Lisa Gillian, responsable adjointe du personnel de l'agence onusienne, qui participait à une conférence de presse sur les besoins de l'ONU pour la Syrie en 2013. Le camp de Yarmouk abritait auparavant 150.000 Palestiniens. Mais avec «les évènements à Yarmouk», les «deux tiers pourraient avoir fui», a expliqué Mme Gillian. Elle a souligné que le chiffre de 100.000 était une estimation. Environ 3 000 d'entre eux ont traversé ou sont en train de franchir la frontière libanaise et près de 2000 personnes supplémentaires pourraient les rejoindre, a-t-elle par ailleurs précisé. D'autres se sont réfugiés dans des écoles ou dans les bureaux de l'Unrwa. Mais, dans la très grande majorité des cas, les Nations unies sont restées sans nouvelles. «Nous ne savons pas où ils sont», a dit la responsable onusienne. Mardi, plusieurs raids avaient visé le camp de Yarmouk, tandis que des combats et des bombardements se déroulaient dans le quartier proche de Tadamoun, ainsi que dans d'autres secteurs pauvres du sud de la capitale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande Bretagne).