Les redresseurs recourent au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en tant que président du FLN pour destituer Abdelaziz Belkhadem. Les premières conséquences de la semi-débâcle du parti du FLN aux dernières élections locales, commencent à apparaître. «Belkhadem a ruiné le parti», a lâché Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement et d'authenticité du FLN, lors d'une conférence de presse animée, hier à Draria. La donne et l'enjeu politique ont changé depuis la dernière session, il semble que le glas a vraiment sonné pour le secrétaire général du FLN. «Il est temps qu'il quitte le navire», déclarent haut et fort ceux là-mêmes qui ont accompagné son intronisation à la tête du FLN en 2005. Depuis cette époque, le personnage, qui aurait «fait le consensus autour de lui de par ses qualités de ministre d'Etat, s'est dévoilé aux yeux de ses protagonistes sans aucune envergure, animé par un optimisme béat et aveugle», fait savoir M.Abada. Si Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, dégommé par un «coup d'Etat scientifique, a qualifié Belkhadem d'«homme par qui le FLN sera effectivement remis au musée», en revanche M.Abada lance: «Belkhadem est plutôt chargé d'une mission de destruction totale du FLN.» Preuve en est que la déconfiture du FLN est reflétée par les résultats «catastrophiques obtenus à l'issue du double scrutin pour le renouvellement des APC et APW», souligne-t-il. «La population nous a donné que 159 communes. Les autres municipalités n'ont été acquises que grâce aux combines et alliances contre nature», appuie-t-il. M.Abada a appelé M.Belkhadem à «présenter sa démission, du moment que le parti n'a remporté la majorité absolue qu'au niveau de 159 des 500 communes où il occupe la première place, des communes qu'il gère dans le cadre d'alliances avec d'autres partis». Pour le conférencier, nombreuses sont les raisons de cet échec cuisant. «Les listes de candidature ont été confectionnées en dehors des institutions et cadre réglementaire du parti. C'est l'argent sale ou la chkara qui a déterminé le choix des premières positions sur les listes de candidature du parti». Il est fait constat que «dans une proportion hégémonique, les groupes d'intérêts ont piloté les listes du FLN au détriment des militants et compétences du parti, s'indigne M.Abada. Les positions sur les listes APW et APC, ont été cédées au plus offrant. «Consacrant davantage la médiocrité, les deux fils de Belkhadem et autres proches intermédiaires, ont joué le rôle d'interface entre la direction du parti et de nombreux entrepreneurs, négociants et autres maquignons» déplore-t-il. La plupart des mercenaires ou «baltagiua», «utilisés par Belkhadem et notamment rameutés lors de la dernière réunion du Comité central, ont drivé les listes présentées par le FLN pour les élections locales», a-t-il confié. Comme il a tenu à dénoncer «la duplicité et le diktat de Belkhadem». «L'hypocrisie dans son discours, dans ses pratiques et agissements font de lui un danger potentiel pour le FLN, voire pour le pays», dira-t-il. Cette sentence de Abdelkrim Abada, voue aux gémonies Abdelaziz Belkhadem. Confiant quant au débarquement de ce dernier, il indique que Belkhadem ne va jamais réussir l'épreuve des urnes qui vont se tenir lors de la prochaine session ordinaire du Comité central, prévue au courant du mois de janvier prochain. «220 membres du Comité central ont rejoint le mouvement de redressement du parti», nous apprend-il encore. D'ores et déjà, une rencontre regroupant les coordinateurs régionaux sera tenue le 5 janvier prochain. Il faut savoir, assène-t-il que «celui qui s'est employé dans sa mission de sape et destruction du parti, n'y compte même pas une cinquantaine de partisans qui lui sont dévoués. Parmi les candidats du FLN aux sénatoriales du 29 décembre prochain, on cite des militants de l'ex-fils dissous à l'image de celui d'Alger, mais aussi de nombreux entrepreneurs sans aucun lien avec le parti. Aussi, selon M.Abada, l'entreprise de destruction qui consiste à dessécher le parti de sa composante humaine, a dévié de sa ligne politique et de ses principes fondateurs». Avant ladite session, qui s'annonce houleuse, les redresseurs recourent au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en tant que président du FLN pour destituer Abdelaziz Belkhadem. S'agissant du quatrième mandat, M. Abada dira que son mouvement plaide pour la limitation de mandats à deux et préfère le régime parlementaire.